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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5.1860

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Nr. 1
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Mouvement des arts et de la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.16990#0062

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56

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Une feuillure en plâtre entoure le plafond, et divers ornements le relient au lambris
et à la frise. Cette frise se compose à chaque encoignure de deux figures de femmes
accompagnées de petits génies ailés qui supportent les chiffres de la reine et du roi. Au
point central de chaque face est un médaillon peint en camaïeu, et, entre ce médaillon
et les angles, une femme assise près d'une corbeille de fleurs, où puisent des amours.
Les fleurs, s'il faut en croire d'Argenville, sont de la main de Baptiste Monoyer.

Sauf la dégradation du visage de la reine et une petite crevasse, le plafond a peu
souffert. Au lambris, une seule des figures angulaires et une des femmes à fleurs se
trouvent en mauvais état. En somme il n'y a rien là qui ne se puisse réparer. Le pla-
fond est peint sur un enduit soutenu par des lattes. Les autres peintures sont exécutées
directement sur le mur.

Avis de cette découverte a été donné par le génie militaire à la direction des Beaux-
Arts. Espérons qu'une décision sera bientôt prise pour soustraire à une ruine complète
ce précieux reste de peintures oubliées. Les unes et les autres valent la peine d'être
conservées. Elles montrent sous une face nouvelle et toute charmante le talent de
Philippe et de Jean-Baptiste de Champaigne. Elles révèlent un peintre inconnu, le
Borzone. Elles s'ajoutent comme complément aux peintures déjà découvertes et trans-
portées dans l'autre corps de logis. Le transport de celles-ci n'offrirait probablement
pas de difficultés plus sérieuses. Dans quelque endroit qu'on les place, l'important est
de ne pas laisser périr ce monument d'un grand siècle, ce souvenir d'une splendeur
décorative que nous ne connaissons plus. lkon lagrange.

a mossiedb le repacteur en chef de i.a GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Monsieur,

On doit à M. Reiset, dans son excellente Étude sur Niccolo déH'Abbate, publiée
dans la Gazette des Beaux-Arts, d'avoir signalé les travaux du Primatice au château de
Fleury. En effet, en feuilletant au Cabinet des estampes les deux volumes in-folio de
l'œuvre de ce maître, on trouve quatorze pièces gravées à l'eau-forte par Antoine Gar-
nier, en \ 646, d'après les peintures de la chapelle du château de Fleury, près de Fontai-
nebleau, exécutées par Niccolo, sur les dessins du Primatice. Ces eaux-fortes sont précé-
dées d'une dédicace adressée par le graveur qui habitait Fontainebleau, à messire Henry
d'Argouges, seigneur de Fleury, baron de Rannes, etc.

Ducerceau et les autres ouvrages dans lesquels on devrait trouver des documents,
ne parlent pas de ce château; d'Argenville et Dulaure, dans leurs Descriptions des envi-
rons de Paris, sont les seuls auteurs qui en fassent mention. Ces lignes n'ont donc d'autre
but que de consigner le peu de renseignements que j'ai pu recueillir en allant dernière-
ment à Fleury, et d'attirer l'attention des curieux sur les restes des peintures du célèbre
artiste, si peu appréciées, il faut le dire, par le riche possesseur de ce domaine.

Le château, dont l'origine remonte au milieu du xvic siècle, fut construit par Cosme
Clausse, secrétaire d'État du roi "Henri II. Il est encore remarquable aujourd'hui par
l'étendue des cours, des jardins et des bâtiments sur les muradles desquels on voit le
chiffre du fondateur représenté par deux C liés et adossés (qC); mais dévasté sans
doute à l'époque de la première révolution, les insignes de la religion, les armoiries,
tout a disparu.
 
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