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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5.1860

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Mouvement des arts et de la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.16990#0055

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MOUVEMENT DES ARTS ET TE LA CURIOSITÉ

VENTE WILLEMS

MEUBLES ANCIENS, ARMES, TAPISSERIES, FAÏENCES ET TABLEAUX

Si les milliers d'objets de toute grandeur, de toute forme, de tout usage, de toute
provenance, qui se pressent chaque jour sur les tables de l'hôtel Drouot, sont des sujets
d'étude sans cesse renaissants, les mille curieux qui viennent les examiner ou se les
disputer, offrent aussi le spectacle le plus vivant et le plus varié. Chaque genre de col-
lection, chaque salle de vente, on pourrait presque dire chaque commissaire-priseur,
ont leur public particulier. Après la deuxième vente à laquelle vous aurez assisté, l'expert
connaîtra vos goûts, vos tendances, vos faiblesses, mieux que vous-même, peut-être;
et vous serez tout surpris de recevoir par la poste un catalogue bleu de ciel ou jaune-
orange, qui forcera vos meilleures résolutions, par le mirage de ses promesses sédui-
santes. Les murs de vos appartements vous paraîtront dégarnis. Vous rêverez de
tableaux, des dessins, des vitrines pleines de curiosités. Homme sage la veille, vous
vous sentirez le lendemain la vocation de collectionneur, et vous viendrez grossir les
rangs de tous les clients du marteau d'ivoire.

Les ventes des collections d'artistes sont les plus piquanfes à observer. Les gens du
monde sentent instinctivement qu'ils y trouveront des morceaux de choix, et les cama-
rades du vendeur viennent y glaner quelques-unes de ces belles fantaisies qu'ils avaient
amicalement convoitées sur les murs de l'atelier. La vente de M. F. Villems avait donc
réuni un public d'élite. Les marchands y étaient peu nombreux, le brocanteur n'y appa-
raissait pas.. En revanche, M. Meissonier bataillait bravement pour ravir une armure à
M. de La Moite. M. Plassan arrachait un tapis de Venise à M. Stevens, et M. Gérôme
enlevait un portrait de Largillière à la barbe de M. Baroilhet. Tout cela animait les
enchères, leur donnait je ne sais quelle allure de bonhomie et d'intimité. Le rare et le
curieux étaient délaissés pour le beau ou le gracieux, et l'émotion vraie se traduisait par
d'innocentes et visibles enchères, au grand étonnement du crieur, rompu à toutes les
dissimulations de la passion qui craint de se trahir.

Cette vente était dirigée par M. Roussel, et M. Boussaton en était le commissaire-
priseur. C'est un peu à lui que nos lecteurs doivent s'en prendre, si nous ne la leur avons
point signalée dans notre dernier numéro. Nous n'avons reçu le catalogue que tout
récemment; mais nous espérons qu'il voudra bien à l'avenir avertir les lecteurs de la
Gazette de ces ventes curieuses auxquelles il sait imprimer, par son activité, une allure
très-personnelle.

Meuble à deux corps superposés, surmonté d'un fronton coupé, orné d'une statuette. Il
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