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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5.1860

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Nr. 4
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Siegmund, ...: Correspondance particulière de la Gazette des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.16990#0250

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CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE

DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Dresde, 5 février 1660.

Vous avez peut-être appris que Rietschel, notre grand sculpteur, avait été appelé à
Berlin pour remplir les fonctions de directeur de l'Académie des Beaux-Arts. Ce poste
était vacant depuis la mort de Godefroy de Schadow, en I8o0, et Rauch lui-même, à
qui il semblait appartenir par la supériorité du talent, ne l'a jamais occupé. Mais Riet-
schel a décliné les offres flatteuses qui lui étaient faites, soit qu'il n'ait pas jugé conve-
nable d'accepter un honneur qui n'avait pas été accordé à Rauch, son maître et son
ami, soit qu'il ait cédé aux instances du roi de Saxe, et n'ait pas voulu abandonner le
pays où il est entouré d'admiration et de respect. Le maître demeurera donc dans son
atelier de la terrasse de Briihl, et c'est à Dresde qu'il achèvera son œuvre capitale, le
monument de Luther, qui doit être érigé sur la place du Marché, à Worms.

N'est-ce pas assez d'avoir perdu, dans l'année qui vient de s'écouler, Edouard Ben-
demann, qui a quitté les fonctions de professeur à l'Académie de Dresde pour devenir
directeur de celle de Dusseldorf? Bendemann, il est vrai, est prussien de naissance;
il était au nombre des premiers élèves qui suivirent à Dusseldorf Guillaume de
Schadow, lorsque celui-ci prit la direction de l'école à laquelle il allait donner une si
remarquable activité. Il n'avait alors que seize ans, si je ne me trompe ; son éducation
d'artiste s'est faite là, à côté de Lessing, de Sohn, de Reihel, de Schrddter, de Hilde-
brandt, et de J. Hubner avec lequel des liens plus étroits l'unirent par la suite. Tous les
souvenirs de la jeunesse le rappelaient donc à Dusseldorf, où il a été accueilli à son arri-
vée par les témoignages de la plus vive satisfaction et comme le véritable et digne suc-
cesseur de Guillaume de Schadow. On pense généralement qu'il continuera la tradition
de son maître, et il ne peut mieux faire que d'enseigner dans le même esprit, en y
joignant l'autorité d'un talent, selon moi, bien plus distingué. Déjà son influence a mis
fin aux dissensions intérieures de l'école, qui dans ces dernières années était divisée
entre deux partis, celui des académiques, attachés à leurs anciens professeurs et repous-
sant toute tendance nouvelle, et celui qui a pris le nom de Malkasleh (de la boîte à cou-
leurs), principalement composé de jeunes artistes qui représentent.le mouvement dans
l'art, et prétendent ouvrir des voies au progrès.

Bendemann était venu à Dresde en 1838. Il y était alors attiré par l'espoir de don-
ner à son talent une plus large carrière, en peignant à fresque sur les murs du Château
royal un vaste ensemble de décorations. Trois salles lui étaient livrées. Dans celle du
Trône, où le roi reçoit les grands corps de l'État, il entreprit de représenter quatre
 
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