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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Nr. 3
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Lenormant, François: Musée rétrospectif, [10], Les antiques: Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0224
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216

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

tions successives de l’alphabet grec, — accompagné des principales
divinités des initiations.

Au centre est le héros, couronné de lauriers, le buste nu, tenant le
sceptre et la phiale, assis sur son char ailé qu’environnent quatre
déesses, vêtues de longues robes. La première, debout en face de Tripto-
lème, est Gérés, AHMHTHP, versant au héros de l’agriculture le breu-
vage mystique appelé cycèon. Derrière elle se tient Hécate, EKATH,
portant deux flambeaux qui constituaient l’insigne d’un des principaux
ministres du culte d’Éleusis, le daduque, et dont tous les initiés s’ar-
maient dans la grande procession d’Iacchus,

. sanctasque faces atlollit Eleusis,

flambeaux que la légende racontait avoir été d’abord allumés par Gérés
elle-même lorsqu’elle cherchait dans l’univers entier sa fdle, enlevée par
Pluton. Cette fdle, Proserpine, bien que son nom ne soit pas écrit à côté
d’elle, se reconnaît facilement dans la déesse debout derrière le char de
Triptolème, en pendant avec Gérés et presque semblable à elle. Son
front est ceint du diadème et dans sa main elle tient le sceptre, comme
reine des enfers. Derrière elle est Télété, l’initiation personnifiée, tenant
les torches sacrées comme Hécate, à qui elle fait pendant. La composi-
tion se termine, d’un côté par la figure de Plutus, le dieu des trésors et
des germes féconds cachés dans le sein de la terre, identique dans sa
conception fondamentale avec l’époux infernal de Proserpine, portant la
corne d’abondance et le sceptre royal, les cheveux et la barbe entière-
ment blancs, de l’autre par l’image de Bais, la personnification allégo-
rique du festin joyeux, accourant vers le groupe des divinités mystiques
en tenant à la main une corbeille pleine de fruits.

Apres le vase Gucuzza il faut citer en première ligne, pour sa beauté
d’art, l’admirable cratère de la variété dite oxybaphon, qui porte le
n° 23 dans le catalogue de M. De Witte. Le sujet qu’il retrace se ren-
contre très-fréquemment et n’offre qu’un médiocre intérêt; c’est Bacchus
et Ariadne debout au milieu de Satyres. Mais on voit rarement une
peinture de vase d’une aussi grande finesse, en même temps que d’un
aussi grand caractère et où les figures soient d’un aussi beau dessin.

Moins belle, mais plus importante au point de vue de l’érudition,
est l’hydrie où M. De Witte a très-ingénieusement reconnu le sujet
d’Orphée, charmant par les sons de sa lyre les populations encore bar-
bares de la Thrace et les appelant à la civilisation. C’est une représen-
tation toute nouvelle et qui méritait une mention spéciale. Malgré la
 
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