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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Nr. 6
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Weale, William H. James: Gérard David, [1], Sa vie et ses oeuvres authentiques
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0564
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GÉRARD DAVID.

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l’avant-plan du premier tableau soit un peu surchargé. Les arrière-plans
sont excellents, la forme et le feuillage des arbres sont bien rendus. Les
figures sont bien dessinées; la plupart des têtes ont un caractère remar-
quable, et les mains sont admirablement modelées.

Ces tableaux furent commandés au peintre par les échevins de la ville
de Bruges, en 1488, et étaient destinés à être placés dans la salle éche-
vinale, pour rappeler aux administrateurs de la justice qu’ils doivent être
intègres et impartiaux. Les bourgmestres Jean de Nieuwenhove et
Jacques de Dudzeele, seigneur de Ghistelles, l’écoutète Pierre Lanchals,
et plusieurs autres membres de la magistrature, accusés de malversa-
tion et de s’être laissé suborner, venaient à peine de périr sur l’écha-
faud. Les tableaux acquièrent de ces circonstances une signification spé-
ciale, et peuvent être considérés comme un monument de la révolte
contre Maximilien. Le peintre reçut pour les deux tableaux en tout
14 livres et 10 escalins de gros, en trois payements, d’abord de 4 livres
lorsque les tableaux furent commandés, de 2 li vres en 1491 et de 8 livres
10 escalins en 1498, quand ils furent placés. Les cadres furent payés
9 escalins de gros. Les échevins donnèrent, comme pourboire aux
élèves et employés de maître Gérard, la somme de 3 escalins 4 deniers
de gros 1.

Le musée de la ville de Rouen possède un tableau remarquable de
l’ancienne école flamande, qui lui fut donné en 1803 par le musée de
Paris. Il est porté aux inventaires du Louvre comme provenant de l’émigré
Miliolti, et comme étant l’œuvre de Hemmelinck. Il a été décrit entré au-
tres par Mrae Jameson2, par MM. Crowe et Cavalcaselle 3 et par M. Darcel4.
Ces derniers ont exprimé leur conviction que le tableau n’était pas de
Memlinc, et nos découvertes prouvent qu’ils avaient raison. Le tableau,
avant de venir dans la collection Miliotti, appartenait à M. Berthels, qui
l’avait acquis pour la somme de 51 florins de Brabant à la vente des ta-
bleaux provenant des maisons religieuses supprimées aux Pays-Bas en
1783 par le décret inique de Joseph II, vente qui eut lieu à Bruxelles en
juillet 1785. Le catalogue le décrit comme suit : « N° 3,991. J. Hemling.

1. Des copies de ces deux tableaux (H. 1,07; 1. 66. B.), autrefois au Louvre, se
trouvaient dans la collection de M. Ralph Bernai, vendue à Londres en 1885. 11 existe
encore au Palais de Justrée, à Bruges, une copie du tableau de l’Écorchemenl (H. 1,60 ;
1. 1,75; 13) faite au xvie siècle, dans laquelle l’artiste a substitué au fond de l’origi-
nal un fond de paysage.

2. Legends of the Madonna, p. 113. Londres, 1852.

3. The Early Flemish Painters, p. 276. Londres, 1837.

4. Excursion artistique en Allemagne, p. 192. Rouen, 1862.
 
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