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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
un homme âgé d’une trentaine d’années dont on ne voit que le buste.
C’est le portrait de maître Gérard, ainsi qu’on peut s’en convaincre en le
»
comparant avec le portrait que nous reproduisons, en tête de cet article,
d’après un dessin au crayon noir du xvie siècle conservé dans la biblio-
thèque publique de la ville d’Arras.
Dans l’avant-plan du tableau, au milieu, on voit une levrette blanche
avec un collier doré, et à droite un chien caniche rasé, à l’exception des
jambes et de la tête.
Sur le deuxième panneau, on voit dans la cour, non loin de la galerie
où il a été saisi, Sisamnès, étendu nu sur la table du supplice ; son pied
ainsi que son bras droits sont attachés par des cordes au pied et à la tra-
verse de la table. Les bras sont maintenus sous l’aisselle par des pitons
de fer. Quatre bourreaux sont occupés à l’écorcher ; sa figure contractée
témoigne des douleurs qu’il éprouve. Un des bourreaux, vêtu d’une
blouse bleue, ceint d’une écharpe blanche, et tenant son couteau dans la
bouche, est en train d’enlever la peau de toute la partie inférieure de la
jambe gauche. Un autre est occupé à fendre dans sa longueur la peau
du bras gauche, tandis qu’un aide-bourreau l’étend avec force au moyen
d’une corde attachée au poignet. Le troisième bourreau, au haut de la
table, coupe la peau de la poitrine, tandis que le quatrième mutile le
bras droit. Le roi Cambyse, son sceptre à la main, assiste, entouré de sa
cour, à l’exécution. Sur le poing d’un des dix suivants du roi qui com-
posent ce groupe, est assis un gerfaut.
A droite de 1?ayant-plan on voit le même chien caniche que dans le
tableau précédent, mais cette fois se grattant l’oreille. Sous la table se
trouvent les vêtements du juge. A gauche, au fond, dans la galerie du
premier tableau, la peau de Sisamnès est étendue sur le dossier de son
siège, sur lequel se trouve assis son fils et successeur. Celui-ci est en-
touré d’une dizaine de personnages. Devant lui on voit un homme qui
met la main dans une escarcelle, comme pour offrir un don au nouveau
juge, qui paraît le refuser.
Au-dessus d’une porte du bâtiment attenant se trouvent deux écus-
sons, l’un aux armoiries de la Flandre, l’autre à celles de la ville de
Bruges.
A droite, à la fenêtre d’une des maisons qui forment le fond, se trouve
une femme contemplant la scène qui se passe au-dessous. Attenant aux
maisons il y a un mur, et au delà un parc, où l’on voit un grand cerf
couché sous des arbres.
Ces deux tableaux sont vigoureusement peints dans un ton brunâtre,
avec un fini admirable. La composition est en général bonne, quoique
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
un homme âgé d’une trentaine d’années dont on ne voit que le buste.
C’est le portrait de maître Gérard, ainsi qu’on peut s’en convaincre en le
»
comparant avec le portrait que nous reproduisons, en tête de cet article,
d’après un dessin au crayon noir du xvie siècle conservé dans la biblio-
thèque publique de la ville d’Arras.
Dans l’avant-plan du tableau, au milieu, on voit une levrette blanche
avec un collier doré, et à droite un chien caniche rasé, à l’exception des
jambes et de la tête.
Sur le deuxième panneau, on voit dans la cour, non loin de la galerie
où il a été saisi, Sisamnès, étendu nu sur la table du supplice ; son pied
ainsi que son bras droits sont attachés par des cordes au pied et à la tra-
verse de la table. Les bras sont maintenus sous l’aisselle par des pitons
de fer. Quatre bourreaux sont occupés à l’écorcher ; sa figure contractée
témoigne des douleurs qu’il éprouve. Un des bourreaux, vêtu d’une
blouse bleue, ceint d’une écharpe blanche, et tenant son couteau dans la
bouche, est en train d’enlever la peau de toute la partie inférieure de la
jambe gauche. Un autre est occupé à fendre dans sa longueur la peau
du bras gauche, tandis qu’un aide-bourreau l’étend avec force au moyen
d’une corde attachée au poignet. Le troisième bourreau, au haut de la
table, coupe la peau de la poitrine, tandis que le quatrième mutile le
bras droit. Le roi Cambyse, son sceptre à la main, assiste, entouré de sa
cour, à l’exécution. Sur le poing d’un des dix suivants du roi qui com-
posent ce groupe, est assis un gerfaut.
A droite de 1?ayant-plan on voit le même chien caniche que dans le
tableau précédent, mais cette fois se grattant l’oreille. Sous la table se
trouvent les vêtements du juge. A gauche, au fond, dans la galerie du
premier tableau, la peau de Sisamnès est étendue sur le dossier de son
siège, sur lequel se trouve assis son fils et successeur. Celui-ci est en-
touré d’une dizaine de personnages. Devant lui on voit un homme qui
met la main dans une escarcelle, comme pour offrir un don au nouveau
juge, qui paraît le refuser.
Au-dessus d’une porte du bâtiment attenant se trouvent deux écus-
sons, l’un aux armoiries de la Flandre, l’autre à celles de la ville de
Bruges.
A droite, à la fenêtre d’une des maisons qui forment le fond, se trouve
une femme contemplant la scène qui se passe au-dessous. Attenant aux
maisons il y a un mur, et au delà un parc, où l’on voit un grand cerf
couché sous des arbres.
Ces deux tableaux sont vigoureusement peints dans un ton brunâtre,
avec un fini admirable. La composition est en général bonne, quoique