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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

DOI issue:
Nr. 6
DOI article:
Weale, William H. James: Gérard David, [1], Sa vie et ses oeuvres authentiques
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0565

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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La Vierge et l’Enfant Jésus entourés d’anges et de saintes, tableau avec
volets, dont l’un représente l'accouchement [la naissance?) de la Vierge,
et l’autre sa mort. Le tableau du milieu est d’un fini précieux; les têtes
sont de la plus grande délicatesse et dessinées avec la plus grande vérité.
Bois. Hauteur, B pieds 8 pouces ; largeur, 6 pieds 7 pouces. Provient des
Carmélites chaussées de Bruges. »

Un inventaire précieux des tableaux et objets de mobilier appartenant
à ce couvent en 1537, rédigé en flamand, décrit ainsi le tableau :

« Item, un beau tableau à l’huile, placé au-dessus du maître-autel, re-
présentant Marie avec son enfant, qui tient entre les mains une grappe
de raisin; à côté, deux anges et un grand nombre de saintes Vierges;
peint et donné par maître Gérard David. Notre père confesseur d’alors
était notre révérend père, le frère Ysenbart de Bru; prieure, la sœur
Élisabeth Vander Ranneelle, l’an 1509. Le bois sur lequel le susdit ta-
bleau est peint fut payé par la femme de Lambyn, qui est enterrée ici;
on l’appelait ordinairement Packette à la cour de monseigneur le duc ;
elle fit beaucoup d’aumônes diverses à notre couvent; elle donna aussi
autrefois un grand bénitier en pierre de taille qui est placé dans P avant-
église, auprès de la sépulture de son mari. Les volets du susdit tableau
n’étaient peints ni à l’extérieur ni à l’intérieur, et actuellement, en l’an
1536, on les a ôtés pour les peindre et vernir; l’argent pour couvrir ces
frais a été donné par plusieurs personnes, à la demande de sœur Jaco-
mine Bernaerts. »

Au milieu du panneau central, qui seul était de maître Gérard, et qui
seul se trouve au musée de Rouen, sur un siège en métal recouvert
d’une draperie rouge qui se prolonge sous ses pieds, est assise la sainte
Vierge, vue de face, vêtue d’une robe et d’un manteau de drap bleu
sombre; la robe, large et flottante, sans ceinture, est doublée de fourrure
grise et échancrée au col, laissant voir une chemisette en toile blanche.
Elle porte une riche couronne ornée de perles, de rubis et de saphirs ; ses
yeux sont baissés; de longs cheveux blond foncé et légèrement ondulés
tombent sur ses épaules. Elle soutient de la main gauche l’Enfant Jésus,
assis sur ses genoux, vêtu d’une tunique blanche à longues manches,
fendue par devant. L’enfant prend des deux mains une grappe de raisin,
symbole de la sainte Eucharistie, que lui présente sa mère.

De chaque côté de la Vierge se trouve un ange debout, revêtu d’une
aube blanche, les ailes déployées ; l’un joue de la mandoline, l’autre de la
viole. Entre ceux-ci et la Vierge, sur un plan plus reculé, on voit, à
droite, sainte Fausta, qui tient une petite scie; elle a la tête recouverte
d’un voile vert foncé; à gauche, sainte Apolline, portant des tenailles à
 
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