GRAMMAIRE
DES ARTS DU DESSIN
ARCHITECTURE, SCULPTURE, PEINTURE
LIYRE TROISIÈME.
PEINTURE.
XVI.
BIEN QUE LE DOMAINE DU PEINTRE S’ÉTENDE A LA NATURE ENTIÈRE,
IL EXISTE DANS SON ART UNE HIÉRARCHIE
FONDÉE SUR LA SIGNIFICATION RELATIVE OU ABSOLUE,
LOCALE OU UNIVERSELLE DE SES OEUVRES.
supposer même que la peinture ne fût
que le miroir de la vie, toutes ses re-
présentations ne sauraient être placées
au même rang, puisque la vie est répar-
tie avec tant d’inégalité dans ce qui fait
le spectacle de la création. La chaîne qui
relie tous les êtres se compose d’anneaux
d’abord simples et rudes, mais qui par
degrés se compliquent, s’affinent, se dé-
veloppent et, à mesure que la chaîne
monte, deviennent plus richement ou-
vrés, plus précieux. Il n’est donc pas indifférent de représenter dans
leur inertie les corps inorganiques, ou de peindre dans leur mouvement
les êtres animés. Il n’est pas indifférent de prendre pour modèle la plante
qui végète captive sur le sol, ou l’animal qui se meut, conduit par la
fatalité d’un esprit encore aveugle, mais sûr, qui est l’instinct, et à plus
DES ARTS DU DESSIN
ARCHITECTURE, SCULPTURE, PEINTURE
LIYRE TROISIÈME.
PEINTURE.
XVI.
BIEN QUE LE DOMAINE DU PEINTRE S’ÉTENDE A LA NATURE ENTIÈRE,
IL EXISTE DANS SON ART UNE HIÉRARCHIE
FONDÉE SUR LA SIGNIFICATION RELATIVE OU ABSOLUE,
LOCALE OU UNIVERSELLE DE SES OEUVRES.
supposer même que la peinture ne fût
que le miroir de la vie, toutes ses re-
présentations ne sauraient être placées
au même rang, puisque la vie est répar-
tie avec tant d’inégalité dans ce qui fait
le spectacle de la création. La chaîne qui
relie tous les êtres se compose d’anneaux
d’abord simples et rudes, mais qui par
degrés se compliquent, s’affinent, se dé-
veloppent et, à mesure que la chaîne
monte, deviennent plus richement ou-
vrés, plus précieux. Il n’est donc pas indifférent de représenter dans
leur inertie les corps inorganiques, ou de peindre dans leur mouvement
les êtres animés. Il n’est pas indifférent de prendre pour modèle la plante
qui végète captive sur le sol, ou l’animal qui se meut, conduit par la
fatalité d’un esprit encore aveugle, mais sûr, qui est l’instinct, et à plus