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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 21.1866

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Nr. 3
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Michiels, Alfred: Rogier van der Weyden, [1], Sa biographie
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https://doi.org/10.11588/diglit.19278#0236

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ROGIER VAN DER WEYDEN.

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ayant de quitter ce monde, leur fit des largesses posthumes. Lampsonius
rappelle ce trait de bonté dans ses vers : « Il n’est pas seulement glorieux
pour toi, Rogier, d’avoir peint une foule de beaux ouvrages, aussi bien
que le permettait ton siècle, ouvrages dignes encore d’être étudiés par
les artistes de notre époque, les tableaux entre autres qui maintiennent
dans le sentier de la justice le tribunal de Bruxelles; mais ce qui ne te
fait pas moins d’honneur, c’est d’avoir secouru le pauvre des produits de
ton travail, de lui avoir légué sur ton lit de mort des ressources contre la
faim : voilà un monument dont la splendeur bravera les âges1. » Prédic-
tion poétique annulée par le flot destructeur, par la marée montante des
événements et des siècles! Les années sont venues, pleines de bruit, de
trouble et d’écume, et le monument que le poète croyait impérissable a
été submergé dans la vague profonde, a été noyé dans la nuit. T)uel ci-
toyen de la capitale brabançonne connaît le legs et la générosité de Van
der Weyden?

Le peintre célèbre eut quatre enfants :

Corneille, qui vint au monde à Tournay en 1427 ou à la fin de 1426,
et mourut en 1473; Marguerite, née à Tournay, en 1432, morte en 1450;
Pierre, né à Bruxelles en 1437 ; Jean, né dans la même ville l’année sui-
vante, mort en 1468.

Corneille fit ses études à l’université de Louvain, au collège du Porc,
y reçut le grade de maître ès arts, puis, dominé par les maximes, par
les traditions du lieu, abandonna le monde et entra dans un cloître. Il
choisit l’ordre le plus austère, celui qui pratique la règle de Saint-Bruno.
Ses parents donnèrent plus de quatre cents couronnes au monastère de
Hérinnes, près d’Enghien, où il chercha dès sa jeunesse le repos et la
solitude. Après y avoir passé vingt-quatre ans, il mourut au mois d’octo-
bre 1473, âgé d’environ quarante-huit ans2. Pierre cultiva la peinture,
comme son père, mais n’obtint pas les mêmes succès. Jean exerça le
métier d’orfèvre.

(La suite prochainement.) ALFRED MIC HIE L S.

1. Le texte latin se trouve dans Karel van Mander.

2. C’est un moine de Hérinnes, Àrnoul Beelthen, mort en 1489, qui nous a transmis
ces détails. Dans sa Chronique de la Chartreuse, il qualifie de Bruxellois le cénobite
défunt. (Dominas Cornélius de Pascuis, de Bruxellâ, filius magistri Rogerii de
P as cuis j egregii illius piétons.) Mais il ne faut pas attacher à ce mot Bruxellois un
sens trop rigoureux; de Bruxellâ veut dire tout simplement venu de Bruxelles,
membre d’une famille habitant Bruxelles.

XXI.

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