LES
CHEFS-D’ŒUVRE DES ARTS INDUSTRIELS
PAR M. PHILIPPE B U R T Y
Le temps des monographies n’est point passé,
et, à vrai dire, il n’est pas près de finir encore.
Pour mener à bien la noble tâche qui a tenté l’am-
bition de notre siècle, pour écrire la grande his-
toire des arts que nous aimons, il faudra toujours
revenir à l’analyse et étudier par le menu les
époques, les hommes et les œuvres. Puisque nous
allons de découverte en découverte et que chaque
jour a sa conquête, il sera éternellement nécessaire
d’inventorier les faits à mesure qu’ils se révèlent et
de noter, dans des articles de journaux ou dans
des brochures, le renseignement mis en lumière.
Il est donc bon que les spécialistes continuent leur
travail et qu’on apporte les pierres sur le chantier
avant d’entreprendre le monument. C’est là ce que
dit la sagesse, mais notre impatience ne veut pas
attendre. Nous commençons à nous sentir si riches,
nous avons déjà accumulé tant de matériaux, que
nous voudrions mettre la main à l’œuvre, sauf à laisser à nos enfants le
droit de démolir notre édifice pour le reconstruire sur un autre plan.
C’est un signe du moment. Les maîtres, les ouvriers et le public lui-même,
qui collabore à son insu aux grands travaux du temps, tous voudraient
que les documents épars çà et là sur les arts d’autrefois fussent cen-
tralisés dans une vaste histoire, complétés les uns par les autres, mis en
ordre selon les lois de la justice et éclairés de cette grande lumière qui
CHEFS-D’ŒUVRE DES ARTS INDUSTRIELS
PAR M. PHILIPPE B U R T Y
Le temps des monographies n’est point passé,
et, à vrai dire, il n’est pas près de finir encore.
Pour mener à bien la noble tâche qui a tenté l’am-
bition de notre siècle, pour écrire la grande his-
toire des arts que nous aimons, il faudra toujours
revenir à l’analyse et étudier par le menu les
époques, les hommes et les œuvres. Puisque nous
allons de découverte en découverte et que chaque
jour a sa conquête, il sera éternellement nécessaire
d’inventorier les faits à mesure qu’ils se révèlent et
de noter, dans des articles de journaux ou dans
des brochures, le renseignement mis en lumière.
Il est donc bon que les spécialistes continuent leur
travail et qu’on apporte les pierres sur le chantier
avant d’entreprendre le monument. C’est là ce que
dit la sagesse, mais notre impatience ne veut pas
attendre. Nous commençons à nous sentir si riches,
nous avons déjà accumulé tant de matériaux, que
nous voudrions mettre la main à l’œuvre, sauf à laisser à nos enfants le
droit de démolir notre édifice pour le reconstruire sur un autre plan.
C’est un signe du moment. Les maîtres, les ouvriers et le public lui-même,
qui collabore à son insu aux grands travaux du temps, tous voudraient
que les documents épars çà et là sur les arts d’autrefois fussent cen-
tralisés dans une vaste histoire, complétés les uns par les autres, mis en
ordre selon les lois de la justice et éclairés de cette grande lumière qui