Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 14.1876

DOI issue:
Nr. 3
DOI article:
Müntz, Eugène: Une nouvelle biographie d'Albert Durer, [1]
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.21842#0276
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
256

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

en 1860 *, qu’on la compare à celle cle M. Thausing, et on verra quelle
somme énorme de travail représentent les recherches des quinze dernières
années, combien de découvertes curieuses ont été faites depuis lors.

Parmi ces découvertes, les plus importantes sont dues à M. Tlnàusing
même1 2, qui, avant de composer le livre dont nous nous occupons, a
consigné dans plusieurs recueils spéciaux les résultats de ses patientes
et sagaces investigations. Professeur de l’histoire de l’art à l’Université
de Vienne, directeur de la collection Albertine où se trouvent réunies
tant de merveilles du crayon et du burin de Durer3, connaisseur expéri-
menté, écrivain élégant, il était mieux préparé que personne à élever
au maître un monument définitif fondé sur l’étude des sources écrites, non
moins que sur l’examen approfondi de cet immense œuvre peint, dessiné
et gravé, dispersé en tous lieux. Le succès ne lui a pas fait défaut; déjà
une édition anglaise de son livre a paru chez Murray; à ce que nous
apprenons il est également sur le point de recevoir le droit de cité chez
nous, grâce à la traduction à laquelle travaille M. G. Gruyer; on ne
saurait souhaiter un meilleur interprète ni une marque d’approbation
plus flatteuse.

Affirmerons-nous que l’œuvre du maître allemand offre aujourd’hui
une image tout à fait harmonieuse, qu’il est pur de toute tache et de
toute contradiction? Ce serait demander l’impossible. 11 y avait dans
le tempérament de Durer, dans le milieu dans lequel il a grandi, dans
l’époque à laquelle il a appartenu, une triple cause de trouble et d’imper-
fection. A côté de ses belles et rares qualités, à côté d’idées qui tiennent
du sublime, il se rencontre chez lui des fautes de goût et des faiblesses
plus nombreuses et plus sensibles que chez aucun autre artiste de la
Renaissance. Vouloir résoudre ces dissonances aurait été méconnaître le
rôle du biographe ; il doit non pas faire de son héros une figure idéale, mais
nous donner de lui le portrait le plus fidèle, le plus coloré, le plus vivant,
et certes rarement biographe s’est aussi bien acquitté de cette tâche que
le jeune et brillant professeur de Vienne.

La famille de Durer et les principaux événements de sa jeunesse nous

1. Leben und Wirken Albreclit Dürers. Nordlingen, 1860; une édition avec quel-
ques pages de supplémenta paru en 1869.—On consultera encore avec fruit l’ouvrage
de M. de Zahn, Dürers Kunstlehre und sein Verhàltniss zur Renaissance. Leipzig,
1866.

2. On doit en outre à M. Thausing une excellente édition des lettres, du journal de
voyage et des poésies de Durer : Dürers Briefe Tageb 'ücher und Reitne. Vienne,
1872. — Publication du Musée autrichien pour l’art et l’industrie.

3. M. Thausing a donné ici-même l’histoire et la description de celte collection.

(Gazette des Beaux-Arts, 1870, juillet et août.)
 
Annotationen