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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 14.1876

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Nr. 3
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Müntz, Eugène: Une nouvelle biographie d'Albert Durer, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21842#0277

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UNE NOUVELLE BIOGRAPHIE D’ALBERT DURER.

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étant connus par les notices que l’artiste a lui-même consignées clans sa
Chronique, nous pouvons passer rapidement sur ce chapitre. Il suffit de
rappeler que Durer le Vieux était Hongrois d’origine, qu’il vint au monde
dans le village d’Eytas ou Eytasch et qu’il exerçait, comme son père, la
profession d’orfèvre. Il quitta, jeune encore, son pays natal pour'chercher
fortune au loin. Après un séjour prolongé dans les Pays-Bas, il s’établit
à Nuremberg chez maître Jérôme Holper (et non Haller) dont il épousa
plus tard, en 1Z|67, la fille; il comptait alors quarante ans, et sa femme
quinze seulement1. Cette union, comme on sait, fut des plus fécondes;
Barbe Holper mit au jour dix-huit enfants, dont la plupart, il est vrai,
moururent en bas âge. Le troisième d’entre eux, celui qui devait rendre
immortel le nom de Durer, naquit le 21 mai 1A71; il eut pour parrain
le célèbre imprimeur Antoine Koburger.

Le vieil orfèvre jouissait de l’estime générale; en lâ82, par exemple,
nous le voyons nommer maître juré de sa corporation; mais avec des
charges de famille aussi grandes, il lui fut impossible de jamais arriver
à l’aisance. L’économie la plus stricte devait présider à l’entretien et à
l’éducation de sa nombreuse progéniture, et il n’est pas étonnant que les
habitudes de son fds Albert aient toujours gardé sous ce rapport quelque
chose de timoré et de mesquin. C’était un souvenir de la gène dans
laquelle il avait été élevé. Jamais, alors même qu’il fut à l’abri du besoin,
il ne cessa de gémir sur son peu de fortune, jamais il ne regarda l’avenir
d’un œil assuré; quelquefois le désir de posséder un objet rare ou
curieux l’emporte sur ses principes d’économie, mais la dépense est à
peine faite qu’il regrette déjà son argent.

Albert Durer fréquenta l’école jusqu’à l’âge de treize ans; à l’en
croire il n’y aurait appris qu’à lire et à écrire, mais nul doute qu’if ne
s’y soit également assimilé les premiers éléments du latin. Nous savons
en effet qu’il possédait plusieurs livres écrits dans cette langue et qu’il
étudiait dans sa jeunesse Vitruve. Pirkheimer paraît lui avoir en outre
adressé, pendant qu’il était à Venise, une lettre latine. Ce sont là des
présomptions qui méritent que l’on s’y arrête ; elles s’accordent à mer-
veille avec ses goûts studieux et cet appareil d’érudition dont il aimait
à s’entourer. N’allons cependant pas le considérer comme un grand
clerc; il est facile de deviner par sa lettre à Spalatin 2 qu’il préférait les

î. On ne connaît de la mère d’Albert Durer qu’un seul portrait, le dessin de la col-
lection Firmin Didot, exécuté par l’artiste en 1514, deux mois avant la mort de la
vieille femme.

-2. Découverte et publiée par M. [lis, de Bàlc. Revue des Beaux-Arts de M. de
Lulzow (Zeitschrift fur bild. Kunst), 18G8, p. 8.

XIV. — 2e PÉRIODE.

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