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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 1
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Chantelou, Paul Fréart de: Journal du voyage du cavalier Bernin en France, [6]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0087
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JOURNAL DU VOYAGE DU CAVALIER BERNIN EN FRANGE. ' 75

savait de bonne part que c'était Le Bran qui avait empêché Jabach de faire
voir ses dessins au Cavalier, crainte qu'il ne remarquât les choses qu'il avait
dérobées dedans et mises dans ses ouvrages; que pour cela même, il ne vou-
lait pas que le Cavalier allât aux Gobelins; que des peintres italiens l'avaient
assuré que ce qu'il faisait de bon était tout tiré des dessins de Jabach; qu'il
fallait sans en rien dire les faire voir au Cavalier. M. de Ménars s'est chargé
d'avertir Jabach pour dimanche prochain. M. le Nonce est venu à qui j'ai dit
que heureusement sa mauvaise nouvelle1 était fausse. Il m'a reparti que
ç'avait été l'ambassadeur de Venise qui la lui avait donnée par un page
exprès. Il est sorti aussitôt et le Cavalier est allé chez lui où il a trouvé M. Le
Nôtre qui l'y attendait. Après l'avoir salué, il lui a demandé excuse s'il ne

LES JARDINS DE L'HOTEL RENARD D'APRÈS SILVESTRE.

l'entretenait pas, étant exlraordinairement fatigué. Il en a dit autant au sieur
Blondeau qui lui était venu apporter des lunettes. Nous avons ensuite été dans
le carrosse de M. de Ménars aux Grands Jacobins2 et puis voir les marbres
nouvellement arrivés, lesquels le Cavalier a tâtés et en a trouvé deux blocs de
marbre statuaire.

Le cinquième, j'ai été le matin voir le Cavalier et l'ai trouvé travaillant ;
de là, j'ai été aux Tuileries, où M. Colbert est arrivé vers les onze heures et
demie. Il a visité le quai. Il m'a demandé d'abord ce que faisait le Cavalier. Je
lui ai dit qu'il travaillait au buste du Roi. Il a visité tous les bâtiments et s'en
est venu par la grande galerie et par celle du Brun3, qui y était. Je lui ai

1. Celle de la mort de la Reine-Mère. — 2. Rue Saint-Jacques.

3. C'est-à-dire de Le Rrun. Au xvne siècle, on avait l'habitude de décliner l'article masculin
qui formait la première syllabe d'un nom propre.
 
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