GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
498
11 y a vingt-cinq ans vous arriviez à Paris, seul; obscur, n’ayant
d’autre patrimoine que le génie de votre race, fils d’Israël, et la passion
de la curiosité. Vous vous êtes mis à l’œuvre, et patiemment, jour par
jour, choisissant ce que l’industrie humaine a pétri, limé, tissé, forgé,
ciselé, soufflé ou fondu de plus exquis, depuis l’aurore du moyen âge
jusqu’au déclin de la Renaissance, vous avez amassé une collection sans
rivale, unique au monde, et bâti un palais pour la loger. Et quand vous
parcourez ces longues galeries de velours et de soie, passant de la
France à l’Allemagne, de l’Allemagne à l’Italie, de l’Italie à l’Espagne,
vous pouvez frapper du pied le sol avec orgueil et dire : C’est moi seul
qui ai fait cela. Vous avez réussi, vous avez tous les bonheurs, une for-
tune, un nom, des honneurs et une belle clientèle de jaloux.
EDMOND BONNAFFÉ.
(La suite prochainement.)
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11 y a vingt-cinq ans vous arriviez à Paris, seul; obscur, n’ayant
d’autre patrimoine que le génie de votre race, fils d’Israël, et la passion
de la curiosité. Vous vous êtes mis à l’œuvre, et patiemment, jour par
jour, choisissant ce que l’industrie humaine a pétri, limé, tissé, forgé,
ciselé, soufflé ou fondu de plus exquis, depuis l’aurore du moyen âge
jusqu’au déclin de la Renaissance, vous avez amassé une collection sans
rivale, unique au monde, et bâti un palais pour la loger. Et quand vous
parcourez ces longues galeries de velours et de soie, passant de la
France à l’Allemagne, de l’Allemagne à l’Italie, de l’Italie à l’Espagne,
vous pouvez frapper du pied le sol avec orgueil et dire : C’est moi seul
qui ai fait cela. Vous avez réussi, vous avez tous les bonheurs, une for-
tune, un nom, des honneurs et une belle clientèle de jaloux.
EDMOND BONNAFFÉ.
(La suite prochainement.)