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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 30.1884

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Nr. 5
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Girard, Paul: Les céramiques de la Grèce propre vases peints et terres cuites
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https://doi.org/10.11588/diglit.24584#0515
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LES CÉRAMIQUES DE LA GRÈCE PROPRE. 479

musicien, deux femmes en habit guerrier qui le regardent et l’écoutent, pendant qu’une
troisième, assise à l’écart, tourne vers lui la tête et semble jouir avec une espèce de
recueillement des doux accents qu’il fait entendre.

Les dessins même tracés d’une main négligente ont souvent, sur les vases grecs,
un grand charme. Témoin cette scène où l’on voit Aphrodite portée par un cygne aux
ailes étendues et précédée d’un Êros ailé qui tient de la main droite un alabastron.
A droite, un éphèbe assis sur un rocher regarde fuir le couple divin. Le geste gracieux
de la déesse, qui d’une main retient son écharpe enflée par le vent, tandis que de

DÉPOSITION DU MORT DANS LE TOMBEAU.

(D’après un lécythus athénien.)

l’autre elle guide son aérienne monture, l’élan léger de l’Amour, la calme attitude du
jeune homme assis forment un ensemble de lignes harmonieuses et de discrètes indi-
cations qui enchantent le regard.

Les scènes de gynécée sont fréquentes sur les vases d’Athènes. Celle qui est repro-
duite quelques pages plus haut se trouve sur une œnochoé à figures rouges de beau style.
Elle représente deux femmes occupées, dans l’intérieur de la maison, à laver des vête-
ments. L’une d’elles, vêtue d’un costume brodé, se courbe pour répandre sur des étoffes
qu’on aperçoit à terre le contenu d’un vase qu’elle tient de la main droite. L’autre,
debout, place les vêtements lavés et pliés avec soin sur une sorte de séchoir suspendu
au plafond par des cordes. Un enfant se tient à gauche, faisant pendant à un grand
siège sur lequel sont étalés de riches tissus. Les Athéniens aimaient ces représentations
familières, dont ils corrigeaient la vulgarité par cette grâce qu’ils mettaient à toute
chose et qui rehaussait leurs moindres actions.
 
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