DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Girard, Paul: Les céramiques de la Grèce propre vases peints et terres cuites
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Mais les plus belles peintures de vases sont celles de ces lécythes qui représentent
ordinairement des scènes funéraires, et dont l’ouvrage de M. Dumont contient deux
spécimens d’une grande perfection 1. Sur l’un est figurée la toilette funèbre. Sur l’autre,
on voit la scène de la déposition du mort dans le tombeau. Au pied d’une stèle surmontée
d’une touffe de feuillage, deux génies ailés, l’un barbu, l’autre imberbe, soutiennent le
corps d’une jeune femme à demi enveloppée dans un ample manteau. Adroite de la
stèle, un éphèbe coiffé d’un pétase regarde la scène en élevant la main gauche. Le calme
des personnages, la sérénité de leurs traits, l’attitude même de la morte, qui semble
respirer encore, mais dont le regard, perdu dans une sorte de contemplation, a l’air
d’errer à travers de vagues espaces, donnent à ce tableau un caractère saisissant de
grandeur recueillie. L’idée de la mort, discrètement indiquée par la présence de la
stèle reléguée au second plan, n’est pas ce qui domine dans cette scène. Ce qu’on
y sent plutôt, c’est la vie supérieure d’un monde tout idéal, éloigné des souffrances
et des laideurs du monde réel.
Telles sont quelques-unes des représentations sur lesquelles M. Dumont eût insisté,
s’il eût pu terminer son ouvrage. Dans l’étude de ces scènes qui intéressent l’art
autant que l’archéologie, sa pénétration, sa finesse et ce sentiment intime qu’il avait
de la beauté des formes grecques eussent aisément trouvé à s’exercer. Les amis de
l’antiquité ne peuvent qu’amèrement regretter la fatale interruption de ce beau livre.
Nous aurions atteint notre but, si nous avions réussi à inspirer les mêmes regrets aux
amis de l’art.
PAUL GIRARD.
1. Tous deux ont été publiés et commentés par M. Dumont dans la Gazette, 2e période, t. IX, p. 128,
130-132. Voy. les Céramiques de la Grèce propre, pl. xxv-xxvi, xxvn-xxvni.
Le Rédacteur en chef, gérant : LOUIS GONSE.
1 aris. — lmp. A. Quantin, 7, rue Saint-Benoît. — [3920J
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Mais les plus belles peintures de vases sont celles de ces lécythes qui représentent
ordinairement des scènes funéraires, et dont l’ouvrage de M. Dumont contient deux
spécimens d’une grande perfection 1. Sur l’un est figurée la toilette funèbre. Sur l’autre,
on voit la scène de la déposition du mort dans le tombeau. Au pied d’une stèle surmontée
d’une touffe de feuillage, deux génies ailés, l’un barbu, l’autre imberbe, soutiennent le
corps d’une jeune femme à demi enveloppée dans un ample manteau. Adroite de la
stèle, un éphèbe coiffé d’un pétase regarde la scène en élevant la main gauche. Le calme
des personnages, la sérénité de leurs traits, l’attitude même de la morte, qui semble
respirer encore, mais dont le regard, perdu dans une sorte de contemplation, a l’air
d’errer à travers de vagues espaces, donnent à ce tableau un caractère saisissant de
grandeur recueillie. L’idée de la mort, discrètement indiquée par la présence de la
stèle reléguée au second plan, n’est pas ce qui domine dans cette scène. Ce qu’on
y sent plutôt, c’est la vie supérieure d’un monde tout idéal, éloigné des souffrances
et des laideurs du monde réel.
Telles sont quelques-unes des représentations sur lesquelles M. Dumont eût insisté,
s’il eût pu terminer son ouvrage. Dans l’étude de ces scènes qui intéressent l’art
autant que l’archéologie, sa pénétration, sa finesse et ce sentiment intime qu’il avait
de la beauté des formes grecques eussent aisément trouvé à s’exercer. Les amis de
l’antiquité ne peuvent qu’amèrement regretter la fatale interruption de ce beau livre.
Nous aurions atteint notre but, si nous avions réussi à inspirer les mêmes regrets aux
amis de l’art.
PAUL GIRARD.
1. Tous deux ont été publiés et commentés par M. Dumont dans la Gazette, 2e période, t. IX, p. 128,
130-132. Voy. les Céramiques de la Grèce propre, pl. xxv-xxvi, xxvn-xxvni.
Le Rédacteur en chef, gérant : LOUIS GONSE.
1 aris. — lmp. A. Quantin, 7, rue Saint-Benoît. — [3920J