DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Blondel, Spire: La damasquinerie
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24584#0291
LA DAMASQU1NERIE
a [damasquinerie, comme chacun sait,
est l’art d’incruster un métal dans un
autre, sous forme de petits filets ou
d’ornements qui, martelés et quelque-
fois rivés par-dessus, ne font qu’un
avec le métal qu’on veut orner. En pra-
tique, le damasquineur se borne à in-
cruster l’or ou l’argent sur la surface
du fer, de l’acier, du bronze et quel-
quefois, comme dans la bijouterie, sur
l’aluminium. Ce système d’ornementa-
tion, particulier à l’Orient, tire son nom de la ville de Damas, en Syrie,
d’où beaucoup d’objets damasquinés furent introduits en Europe durant
les croisades, et où les clamasquineurs arabes lui firent atteindre la der-
nière perfection.
Mais n’anticipons pas, et prenons l’art qui nous occupe à ses débuts.
Le goût pour le mélange des tons différents des métaux s’est mani-
festé depuis l’antiquité la plus reculée. Les peuples de l'Orient, qui furent
de tout temps si habiles à rechercher l’effet produit par leur contraste, en
ont donné sans doute à l’Europe les premiers modèles. Les descriptions
homériques nous fournissent la preuve que l’on se plaisait dès lors au
rapprochement des métaux diversement colorés. Déjà, dans l’art qui pré-
cède la période classique de l’art grec remarque M. E. Saglio1, on trouve
quelques bronzes ornés de fdets d’or incrustés. Telle est l’épée do bronze
incrustée d’or du musée de Copenhague. D’autre part, les portes du
Memnonium ou temple de Memnon, en Égypte, étaient garnies de bas-
reliefs de « cuivre d’Asie » avec des incrustations d’or. O11 voyait, à
l’Exposition universelle de 1867, les gonds des portes du temple de Tanis,
t. Dictionnaire des antiquités grecques et romaines. V° Chrysographia.
a [damasquinerie, comme chacun sait,
est l’art d’incruster un métal dans un
autre, sous forme de petits filets ou
d’ornements qui, martelés et quelque-
fois rivés par-dessus, ne font qu’un
avec le métal qu’on veut orner. En pra-
tique, le damasquineur se borne à in-
cruster l’or ou l’argent sur la surface
du fer, de l’acier, du bronze et quel-
quefois, comme dans la bijouterie, sur
l’aluminium. Ce système d’ornementa-
tion, particulier à l’Orient, tire son nom de la ville de Damas, en Syrie,
d’où beaucoup d’objets damasquinés furent introduits en Europe durant
les croisades, et où les clamasquineurs arabes lui firent atteindre la der-
nière perfection.
Mais n’anticipons pas, et prenons l’art qui nous occupe à ses débuts.
Le goût pour le mélange des tons différents des métaux s’est mani-
festé depuis l’antiquité la plus reculée. Les peuples de l'Orient, qui furent
de tout temps si habiles à rechercher l’effet produit par leur contraste, en
ont donné sans doute à l’Europe les premiers modèles. Les descriptions
homériques nous fournissent la preuve que l’on se plaisait dès lors au
rapprochement des métaux diversement colorés. Déjà, dans l’art qui pré-
cède la période classique de l’art grec remarque M. E. Saglio1, on trouve
quelques bronzes ornés de fdets d’or incrustés. Telle est l’épée do bronze
incrustée d’or du musée de Copenhague. D’autre part, les portes du
Memnonium ou temple de Memnon, en Égypte, étaient garnies de bas-
reliefs de « cuivre d’Asie » avec des incrustations d’or. O11 voyait, à
l’Exposition universelle de 1867, les gonds des portes du temple de Tanis,
t. Dictionnaire des antiquités grecques et romaines. V° Chrysographia.