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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 2
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Magne, Lucien: Le vitrail, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0152
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LE VITRAIL.

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comprenaient qu’ils ne pouvaient faire œuvre décorative sans occuper
complètement le premier plan.

Le vitrail ne fut, à l’origine, qu’une mosaïque translucide, destinée
à la décoration d’une surface plane et subordonnée à l’harmonie des
couleurs. Le précieux manuscrit de Théophile nous a conservé la
description claire et méthodique de l’exécution d’une verrière au xie
ou au xiie siècle, et cette description est vérifiée par toutes les œuvres
de cette époque qui sont parvenues jusqu’à nous. Dans sa courte
préface, qui est une exhortation au travail, l’auteur établit la néces-
sité d’études préparatoires, pour bien connaître les valeurs relatives
des tons et leur usage dans la décoration translucide L

Les premiers chapitres sont consacrés à la fabrication du verre.
Le verre est, comme on sait, une combinaison de silice avec une base
alcaline, la soude ou la potasse, et une autre base, la chaux ou
l’oxyde de plomb. La coloration du verre est obtenue par l’addition,
dans ce mélange, de quelques parcelles d’oxyde métallique.

Suivant les indications du manuscrit, les cendres du bois de hêtre
fournissaient la base alcaline, et le mélange était formé de deux
parties de cendres et d’une partie de sable bien lavé.

Le Chapitre YI, relatif à la fabrication du verre en feuilles, décrit
le soufflage en cylindres développables. Lorsque le verre était en
fusion dans le creuset, il était cueilli à l’aide d’un tube de fer ou
« canne » et soufflé en forme de vessie allongée ; l’extrémité de cetie
vessie était ramollie à la flamme du four et donnait passage à l’air
dilaté : l’ouverture était élargie et arrondie avec un morceau de bois
préparé à cet effet; puis les bords étaient rapprochés afin qu’ils
pussent adhérer à la canne que le verrier avait détachée de l’autre
extrémité du cylindre en appuyant un bois mouillé au point de
contact. Le. cylindre était porté dans le four à refroidir. Il était
ensuite fendu latéralement au fer rouge et placé sur l’aire du four à
étendre, la fente en dessus. La feuille de verre s’étalait d’elle-même
par la chaleur et était égalisée au bois dans sa forme définitive. Ce
sont à peu près les procédés de fabrication moderne.

Le verre était aussi fabriqué en plateaux. Dans cette opération la
pâte vitreuse était soufflée en forme de sphère aplatie, et le verrier
réservait, au sommet opposé à la canne, un bouton qui devait adhérer
à une tige de fer ou « pontil » quand la partie centrale de la sphère 1

1. « Quo artis ingenio et colorum varietas opus decoraret et lucem diei solisque
radios non repelleret. » Theophili diversarum artium schedula. Prologus libri secundi.
 
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