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ANDREA MANTEGN A
(deuxième article1.)
es œuvres telles que le Saint Luc devaient
en 1453 paraître très fortes aux artistes
de Padoue, presque tous convertis alors
aux doctrines de Squarcione : elles attes-
taient en effet une main virile; mais par
la combinaison architecturale des pan-
neaux qui le constituent, le polyptyque
de sainte Justine se rattachait à un art
dont Mantegna rêvait l’abrogation, et 11e
répondait que très imparfaitement à l’objet réel de sa recherche. 11
voulait rompre avec le passé et s’affranchir des anciennes tyrannies.
Les circonstances s’accommodèrent bientôt à son désir secret : l’occa-
sion lui fut offerte d’entreprendre un vaste travail de décoration
monumentale et de dire publiquement les choses nouvelles qu’il avait
dans l’àme : agrandi par la difficulté, libre et fier devant l’obstacle,
il peignit un des plus étonnants chefs-d’œuvre du xve siècle, les
fresques de la chapelle des Eremitani.
Sur l’origine et sur l’histoire de cette noble entreprise, Vasari,
ennemi des dates, est bien bref et peut-être bien suspect. Il se borne 1
1. Voy. Gazette des beaux-arts, 2e période, l. XXXIII, p. 5.
XXXIII. — 2S PÉRIODE.
23
ANDREA MANTEGN A
(deuxième article1.)
es œuvres telles que le Saint Luc devaient
en 1453 paraître très fortes aux artistes
de Padoue, presque tous convertis alors
aux doctrines de Squarcione : elles attes-
taient en effet une main virile; mais par
la combinaison architecturale des pan-
neaux qui le constituent, le polyptyque
de sainte Justine se rattachait à un art
dont Mantegna rêvait l’abrogation, et 11e
répondait que très imparfaitement à l’objet réel de sa recherche. 11
voulait rompre avec le passé et s’affranchir des anciennes tyrannies.
Les circonstances s’accommodèrent bientôt à son désir secret : l’occa-
sion lui fut offerte d’entreprendre un vaste travail de décoration
monumentale et de dire publiquement les choses nouvelles qu’il avait
dans l’àme : agrandi par la difficulté, libre et fier devant l’obstacle,
il peignit un des plus étonnants chefs-d’œuvre du xve siècle, les
fresques de la chapelle des Eremitani.
Sur l’origine et sur l’histoire de cette noble entreprise, Vasari,
ennemi des dates, est bien bref et peut-être bien suspect. Il se borne 1
1. Voy. Gazette des beaux-arts, 2e période, l. XXXIII, p. 5.
XXXIII. — 2S PÉRIODE.
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