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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 3
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Mantz, Paul: Andrea Mantegna, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0202

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•178

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

à dire que Squarcione, ayant été chargé du travail, s’excusa et fit faire
les peintures à deux de ses élèves Niccolo Pizzolo et Mantegna. La
décoration de la chapelle est en effet due à plusieurs mains. Derrière
l’autel est une composition dont le caractère squarcionesque n’est pas
douteux et qui a toujours été attribuée à Pizzolo : on y voit, assez mal
d’ailleurs, la Vierge entourée de petits anges et montant au ciel :
au-dessous de ce groupe se tenaient les apôtres étonnés et ravis du
miracle ; mais la partie inférieure de la peinture est devenue indé-
chiffrable. Le reste, dit Selvatico, peut se lire encore, et on en devine
assez pour être convaincu que Pizzolo était demeuré fidèle aux ensei-
gnements de son maître. Mais il n’a eu aucune part à la décoration
des murailles latérales de la chapelle, qui doivent seules nous intéresser.
Voyons ce que disent sur ce point les documents certains et notons
aussi quelles difficultés s’opposent, quant à présent, à ce que l’œuvre
offerte à notre admiration soit datée avec une rigoureuse exactitude.

Le 5 janvier 1443, le dernier représentant d’une famille de Padoue,
Antonio Ovetari, faisait son testament. Propriétaire d’une chapelle
dans l’église des frères Eremitani, il demandait qu’elle fût décorée : il
voulait que ses héritiers y fissent peindre, pulchre et condecenter, les
histoires de saint Jacques et de saint Christophe, et il allouait dans ce
but une somme de 700 ducats d’or. Cette clause fut exécutée par son
héritier Jacopo Leoni.

On tient pour certain dans les livres modernes que les fresques
des Eremitani furent peintes de 1453 à 1459. La première de ces dates
ne nous parait nullement établie. Selvatico l’avait admise quand il
écrivait en 1849, pour le Vasari de Lemonnier, le commentaire sur
la vie de Mantegna; mais dans son livre sur Padoue, qui est de 1869,
il s’est ravisé ; il est pris d’une hésitation bien naturelle. Certes, on
sait quand Antonio Ovetari a dicté son testament; mais on ignore à
quelle date il est mort et par suite à quelle époque son héritier a pu
faire mettre la main à l’œuvre. J’ajouterai qu’entre le Saint Luc du
Brera, terminé en 1454, et les fresques des Eremitani, il y a une
distance intellectuelle, un progrès qui impliquent un certain écart
dans la chronologie. J’hésite donc à croire que ces nobles peintures,
si vaillantes et si affranchies, aient été entreprises en 1453. J’admets
d’ailleurs qu’elles ont pu être terminées vers 1459, et j’exprime en
outre l’humble avis que, pour un homme aussi bien armé que l’était
alors Mantegna, un pareil ouvrage n’exigeait pas un délai de six
ans. Il est donc vraisemblable, d’abord que les fresques de la chapelle
ont été commencées un peu après la date indiquée par les historiens
 
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