DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Lecoy de La Marche, Albert: L' art d'enluminer, 3: manuel technique du quartorzième siècle
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0164
L’ART D’ENLUMINER
MANUEL TECHNIQUE DU QUATORZIÈME SIÈCLE
(troisième et dernier article1.)
III.
APPLICATION DES COULEURS.
Une fois tous ses apprêts terminés, et ses couleurs essayées sur
un morceau de parchemin en guise de palette, l’enlumineur traçait
d’abord sur le vélin, soit avec le crayon, soit avec la plume trempée
dans une encre noire, rouge ou bistre, les contours de sa figure.
L’auteur du traité, tout entier à ses préoccupations de coloriste, ne
nous donne pas sur ce point important les détails que nous aurions
désirés; mais il indique en passant que l’esquisse des lettres, des
feuilles ou des images quelconques précédait sur le parchemin toutes
les autres opérations2. Immédiatement après, la place délimitée par
cette esquisse, c’est-à-dire le champ à peindre, était enduit tout dou-
cement d’une couche de colle amollie sur les lèvres, qui le disposait
à bien recevoir la couleur et à se l’incorporer solidement. Cette sage
précaution n’était souvent prise qu’à l’égard des parties à dorer; elle
était cependant tout à fait nécessaire lorsque la peau était rude ou
velue 3.
Une première couche de pinceau était ensuite donnée sur toute la
1. Voy. Gazette des beaux-arts, 2e période, t. XXXII, p. 422, et t. XXXUI, p.54.
2. N° 15. L’usage de cette esquisse nous est prouvé par d’autres témoignages.
Voy. à ce sujet Éd. Fleury, les Manuscrits à peintures de la bibl. de Laon, lrepart.,
p. 75,80; Labarte, Ilist. des ai'ts industriels, II, 180; Waagen, Manuel de l'histoire
de la peinture, p. 19; Dehaisnes, l’Art chrétien en Flandre, p. 39, 75.
3. N03 15, 26.
MANUEL TECHNIQUE DU QUATORZIÈME SIÈCLE
(troisième et dernier article1.)
III.
APPLICATION DES COULEURS.
Une fois tous ses apprêts terminés, et ses couleurs essayées sur
un morceau de parchemin en guise de palette, l’enlumineur traçait
d’abord sur le vélin, soit avec le crayon, soit avec la plume trempée
dans une encre noire, rouge ou bistre, les contours de sa figure.
L’auteur du traité, tout entier à ses préoccupations de coloriste, ne
nous donne pas sur ce point important les détails que nous aurions
désirés; mais il indique en passant que l’esquisse des lettres, des
feuilles ou des images quelconques précédait sur le parchemin toutes
les autres opérations2. Immédiatement après, la place délimitée par
cette esquisse, c’est-à-dire le champ à peindre, était enduit tout dou-
cement d’une couche de colle amollie sur les lèvres, qui le disposait
à bien recevoir la couleur et à se l’incorporer solidement. Cette sage
précaution n’était souvent prise qu’à l’égard des parties à dorer; elle
était cependant tout à fait nécessaire lorsque la peau était rude ou
velue 3.
Une première couche de pinceau était ensuite donnée sur toute la
1. Voy. Gazette des beaux-arts, 2e période, t. XXXII, p. 422, et t. XXXUI, p.54.
2. N° 15. L’usage de cette esquisse nous est prouvé par d’autres témoignages.
Voy. à ce sujet Éd. Fleury, les Manuscrits à peintures de la bibl. de Laon, lrepart.,
p. 75,80; Labarte, Ilist. des ai'ts industriels, II, 180; Waagen, Manuel de l'histoire
de la peinture, p. 19; Dehaisnes, l’Art chrétien en Flandre, p. 39, 75.
3. N03 15, 26.