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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 1
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Gonse, Louis: La fleur des belles épées: l'épée de César Borgia
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0058

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LA

FLEUR DES BELLES ÉPÉES

l’épée de césar borgia

’épée est la mère de toutes armes, di-
sait, au xvie siècle, Henry de Sainct-
Didier. Long-temps elle resta la sou-
veraine maîtresse de la galanterie,
le plus sûr argument de l’amour,
après avoir été le symbole de la
force, du courage et de l’honneur. Si
elle est aujourd’hui déchue dans nos
mœurs de son rôle héroïque et che-
valeresque, elle a du moins conservé
tout son prestige aux yeux des col-
lectionneurs ; elle est devenue l’un
des plus précieux ornements de nos musées, la gloire de quelques
collections particulières, le phénix de la curiosité.

Et véritablement il n’est pas d’objet plus fier, plus noble, plus
magnifique que l’épée. J’ai toujours compris le culte que lui ont voué
quelques amateurs raffinés. Des maîtres incomparables en l’art de
travailler et d’émailler les métaux précieux, de forger, de ciseler et
d’incruster le fer, y ont appliqué leurs plus rares, leurs plus ingénieuses
facultés. Le xne et le xm(! siècle avaient donné à l’épée une forme
décisive, puissante et sévère qui convenait à l’arme de guerre de ces
rudes époques ; peu à peu allégie dans son galbe, humanisée, si je puis
dire, parles subtiles recherches des artistes de la Renaissance et par
l’adoucissement de la vie sociale, elle atteint, vers la fin du xve siècle,
à l’apogée de la perfection et de l’élégance, aussi bien par les propor-
tions de sa lame que par l’exécution et le dessin de sa poignée. Les
 
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