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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 3
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Baignères, Arthur: Théodore Chassériau
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0234

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THÉODORE GHASSÉRIAU

es expositions, si fréquentes cle nos
jours, ne servent pas seulement à
mettre de l’argent dans la main
des pauvres ou dans la bourse des
peintres; l’art y gagne quelquefois.
On fait de nouvelles connaissances
et on en retrouve d’anciennes :
témoins les portraits de Théodore
Chassériau, fort remarqués aux
deux expositions que la Société
philanthropique a organisées à
l’Ecole des beaux-arts. La génération actuelle, qui savait tout au
plus le nom du peintre, a été surprise qu’il eût signé un portrait
comme celui de ses sœurs, conforme aux préceptes du naturalisme le
plus actuel, et un autre comme celui du P. Lacordaire avec la tête
d’expression, le fond de cloitre et tout l’appareil romantique. On
peut préférer une toile à l’autre, mais à aucune on ne doit refuser
le talent. A ce moment quelque rumeur aussi se faisait autour des
décorations que Chassériau a peintes dans l’escalier de la Cour des
comptes au Palais du quai d’Orsay. La Commune les a brûlées en
partie et les gouvernements qui se sont succédé n’ont rien fait pour
les sauver. Ces derniers vestiges allaient disparaître lorsque, par une
ironie du sort, on proposait d’achever leur ruine pour construire un
palais aux Arts décoratifs. Je crois opportun de profiter de ce mou-
vement de curiosité pour appeler l’attention sur un artiste de grand
talent, enlevé prématurément à l’àge de trente-six ans, qui occupera
une place éminente dans l’histoire de la peinture française au
xixe siècle.
 
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