DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Palustre, Léon: Monuments d'art de la ville du Mans, 1
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0028
MONUMENTS D’ART
DE LA VILLE DU MANS
(premier article)
est à peine besoin de le rappeler, toutes nos
anciennes capitales de provinces ont été plus
ou moins des cen très artistiques. La présence
d’une cour qui, suivant l’étendue de ses
richesses, aimait à faire montre de magni-
ficence, était un puissant stimulant pour les
esprits à la recherche de combinaisons nou-
velles. Sous ce rapport il ne saurait y avoir
de lecture plus intéressante que celle des inventaires. Là, en effet,
revivent, pour ainsi dire, les œuvres aujourd’hui perdues ; on se meut
au milieu des merveilles qu’admiraient nos pères et dont la connais-
sance même imparfaite ne laisse pas de présenter une grande utilité.
Néanmoins nous résisterons, pour l’instant, au désir de puiser à
cette source d’informations, considérant que la ville du Mans, la seule
dont nous ayons à nous occuper, possède encore assez de merveilles
pour répondre aux exigences des plus difficiles. Et d’abord il faut
citer, dans les vitrines du musée installé à la préfecture, la célèbre
plaque d’émail qui décorait jadis le tombeau de Geoffroy Plantagenet.
Ses dimensions qui ont été rarement atteintes (0m,63 de hauteur sur
ü'n,33 de largeur) en feraient déjà un objet extraordinaire quand bien
même elle ne représenterait pas, ce qui est très important à remar-
quer, le vaillant comte d’Anjou en costume de justicier. Suivant la
coutume adoptée vers le milieu du xne siècle, il porte sous un manteau
doublé de vair une robe longue et un bliaut. Des chaussures légères
enserrent ses pieds et sa tête est coiffée d’un bonnet assez semblable à
DE LA VILLE DU MANS
(premier article)
est à peine besoin de le rappeler, toutes nos
anciennes capitales de provinces ont été plus
ou moins des cen très artistiques. La présence
d’une cour qui, suivant l’étendue de ses
richesses, aimait à faire montre de magni-
ficence, était un puissant stimulant pour les
esprits à la recherche de combinaisons nou-
velles. Sous ce rapport il ne saurait y avoir
de lecture plus intéressante que celle des inventaires. Là, en effet,
revivent, pour ainsi dire, les œuvres aujourd’hui perdues ; on se meut
au milieu des merveilles qu’admiraient nos pères et dont la connais-
sance même imparfaite ne laisse pas de présenter une grande utilité.
Néanmoins nous résisterons, pour l’instant, au désir de puiser à
cette source d’informations, considérant que la ville du Mans, la seule
dont nous ayons à nous occuper, possède encore assez de merveilles
pour répondre aux exigences des plus difficiles. Et d’abord il faut
citer, dans les vitrines du musée installé à la préfecture, la célèbre
plaque d’émail qui décorait jadis le tombeau de Geoffroy Plantagenet.
Ses dimensions qui ont été rarement atteintes (0m,63 de hauteur sur
ü'n,33 de largeur) en feraient déjà un objet extraordinaire quand bien
même elle ne représenterait pas, ce qui est très important à remar-
quer, le vaillant comte d’Anjou en costume de justicier. Suivant la
coutume adoptée vers le milieu du xne siècle, il porte sous un manteau
doublé de vair une robe longue et un bliaut. Des chaussures légères
enserrent ses pieds et sa tête est coiffée d’un bonnet assez semblable à