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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 5
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Pigeon, Amédée: Le mouvement des arts en Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0473

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MOUVEMENT DES ARTS EN ALLEMAGNE

ans le numéro de février du Zeitschrift fur bildende
Kunst, M. Gustave Frizzoni donne la curieuse histoire
d’un tableau de Mantegna qui vient d’être restauré.

On avait été étonné d’apprendre qu’il existait une
nouvelle œuvre de Mantegna, repeinte de telle
façon que pendant longtemps personne n’avait
plus osé l’attribuer au maître. La nouvelle de cette
heureuse découverte fut donnée dans la chronique
d’art du Zeitschrift fur bildende Kunst (Kunstchronilt,
n° 26).

Une reproduction exacte du tableau faite par la maison Pagliano et Ricordi de
Milan a permis au Zeitschrift de donner à ses lecteurs une gravure de l’œuvre
précieuse qui la montre telle qu’elle est à l’heure actuelle. Ceux qui ont vu le
tableau dans son ancien état et qui en ont gardé le souvenir peuvent seuls se
rendre compte du changement étonnant produit par le travail du restaurateur, le
chevalier Luigi Cavenaghi; c’est lui qui a remis le tableau dans son état primitif.
On peut comparer l’ancien état au nouveau ; car une photographie du tableau, tel
qu’il était avant d’être restauré, a été faite par l’ordre du directeur de la galerie
Brera, M. Bertini.

Les différences entre l’ancien état et le nouveau sont dans le visage et dans
la robe de la mère de Dieu. L’ancien restaurateur, qui vraisemblablement fit son
travail au xvie siècle, avait voulu notamment diminuer le visage, et l’avait sans
scrupule enveloppé d’un voile blanc, qui couvrait une grande partie du front; les
plis, et même les couleurs de la robe et du manteau avaient été absolument
changés avec une audace incroyable. Mais comme le restaurateur avait su, d’une
façon assez habile, accorder sa couche de peinture avec les parties intactes du
tableau, il n’est pas très surprenant que les connaisseurs les plus éprouvés aient
passé sans découvrir la fraude devant l’œuvre devenue ainsi énigmatique, et n’aient
pu substituer une meilleure attribution à celle qu’indiquait le catalogue : « École
de Giovanni Bellini ». Il en est autrement maintenant que tout l’ensemble porte
nettement la marque du grand maître, et personne ne saurait plus, ajoute
M. Frizzoni, émettre le moindre doute sur l’authenticité du tableau.

On peut dire encore de la tête de la jeune femme qu’elle est extraordinairement
large et d’une grosseur surprenante ; mais elle porte néanmoins la marque incon-
 
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