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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Gonse, Louis: La fleur des belles épées: l'épée de César Borgia
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0059

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LA FLEUIl DES BELLES ÉPÉES.

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plus belles œuvres sortent alors des ateliers italiens, surtout milanais
et vénitiens, et ce sont pour la plupart des chefs-d’œuvre. Nuremberg
et Augsbourg en produisent aussi d’admirables. Mais les symptômes
de décadence apparaissent déjà dès le second tiers du xvie siècle;
l’épée décline rapidement et s’avilit dans les redondances de l’or-
nementation et le maniérisme efféminé de la forme.

Beaucoup de ces pièces de maîtrise nous sont parvenues. Nous les
retrouvons au Musée de Dresde, au Louvre, au Cabinet des Médailles,
au Musée des Invalides, à l’Armeria de Turin et à celle de Madrid,
à la collection Ambras, à Tienne, chez M. Spitzer, qui a réuni,
entre tant de merveilles, une des plus extraordinaires séries d’épées
qui soient au monde, chez sir Richard Wallace, chez M. Ressmann,
chez M. Dupasquier, et aussi chez M. Edouard de Beaumont, qui sans
bruit et petit à petit, avec un goût et une expérience infaillibles, a
amassé de véritables trésors.

Une histoire de l’épée serait un livre du plus singulier intérêt;
je ne connais qu’un seul homme qui soit en mesure de la faire, c’est
M. de Beaumont lui-même. Il nous la promet; je souhaite que la
réalisation de sa promesse 11e se fasse pas trop attendre.

M. de Beaumont prélude aujourd’hui à cette besogne de haut vol
par une publication de luxe dédiée aux délicats 1. Le titre en définit
le caractère. C’est un choix, une sorte de musée de dix des plus
fameuses et des plus somptueuses montures d’épées. Les poignées,
reproduites dans leur grandeur originale par les procédés les plus
parfaits de l’héliogravure, s’enlèvent, se modèlent en clair sur le fond
du papier. Chacune de ces dix poignées ainsi gravées forme une
image d’une beauté et d’une élégance accomplies. Pour les profanes
ce sera une révélation des charmes quasi divins de l’épée.

M. de Beaumont me permettra-t-il de lui exprimer tout à la fois
un vœu et un regret? Un vœu : c’est qu’il poursuive cette œuvre dont
il nous fait espérer la continuation ; la Fleur des belles épées ne saurait
être réduite au nombre de dix. Un regret : c’est qu’il n’ait pas cru
devoir donner à ses notices, très substantielles d’ailleurs, plus de
développements. O11 déplorera d’autant plus cette brièveté qu’on sait
ce que l’auteur aurait pu y ajouter encore de fine critique et d’éru-
dition.

A tout seigneur tout honneur. La Fleur des belles épées s’ouvre par

1. La Fleur des belles épées, album de dix reproductions de format grand in-folio,
avec notices par M. Ed. de Beaumont. Paris, Boussod, Valadon et Cie, 1886. Tirage
à 200 exemplaires numérotés.

XXXIII.

2e PÉRIODE.

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