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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 2
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Gonse, Louis: La Renommée de Cadillac au musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0163

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LA RENOMMÉE DE CADILLAC.

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Paris en 1559 et qu’il mourut clans la même ville le 17 septembre 1609.
C’est Pierre Biard qui composa et tailla la statue équestre de Henri IV
qui fut placée clans le tympan arrondi, au-dessus de la porte principale
de l’Hôtel de Ville; elle disparut à la Révolution et fut remplacée
par une autre statue de Henri IV, due au sculpteur Lemaire, de Va-
lenciennes, statue qui, à son tour, fut détruite dans l'incendie de la
Commune, en 1871. Sauvai attribue encore à Biard, comme architecte,
le gracieux et élégant jubé de Saint-Etienne du Mont, qui est une
des œuvres les plus originales de la Renaissance française. Les
grandes figures qui surmontent les portes sont assurément très infé-
rieures à la Renommée du Louvre, mais sont-elles de la main même
de l’artiste? Biard a été à Rome. La Renommée qui nous occupe est bien
d’un homme qui a étudié les œuvres de Michel-Ange. Son fils,
Pierre Biard IIe, fut un sculpteur de talent.

M. Braquehaye est convaincu que Pierre Biard le père exécuta
aussi le tombeau du maréchal d’Ornano, dont la statue principale est
conservée au Musée de Bordeaux. Nous pouvons nous fier à la saga-
cité d’un homme qui avait affirmé, avant la publication des deux
marchés découverts par M. Communay, que le tombeau des augustins
était dû au même artiste que celui de Cadillac.

Revenons, en terminant, aux bords de la Garonne. Malgré les
mutilations successives qui ont anéanti les œuvres d’art qui ornaient
le château de Cadillac, ce qui reste de celui-ci présente encore le plus
vif intérêt. M. Braquehaye avait retrouvé les noms des deux archi-
tectes qui, selon lui, auraient construit et décoré la résidence du duc
d’Epernon : ce sont Pierre Souffron et Jean Langlois. Peut-être fau-
dra-t-il leur substituer celui de Pierre Biard, qui serait en même
temps l’architecte de la chapelle de Saint-Biaise. Souffron et Langlois
n’auraient été que les conducteurs de l’œuvre conçue par Biard.

Huit cheminées sculptées existent encore au château de Cadillac,
transformé en maison centrale de détention. Elles sont, paraît-il,
presque aussi remarquables que la fameuse cheminée du château de
Villeroy, conservée au Musée du Louvre. Ces œuvres monumentales,
exécutées en pierre fine de la Charente, incrustées de marbre pré-
cieux, sont presque intactes. C’étaient ces cheminées que Golnitz,
en 1631, admirait dans toute leur splendeur et déclarait sans rivales
en France1.

LOUIS GONSE.

1. ltinerarium Bdgico-Gallicum. Lugduni, 1631, p. 614.
 
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