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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 2
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Gonse, Louis: La Renommée de Cadillac au musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0162

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142

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Le mausolée des augustins de Bordeaux nous était connu avant
la découverte de M. Communay, par la description qu’en donna
Jodocus Sincerus, pseudonyme du Hollandais Zinzerling, dans son
Ilinerarium Galliœ (Lugduni, 1616, appendice, p. 105). Le sommet était
occupé par la statue du prélat agenouillé, les mains jointes, revêtu
de ses Habits pontificaux. Aux quatre angles du mausolée se trou-
vaient quatre grandes figures de bronze qui représentaient : la Pru-
dence, la Justice, la Force et la Tempérance.

Les deux monuments furent détruits à la Révolution. Les statues
de bronze des augustins furent envoyées à Rochefort pour être
fondues et transformées en canons. Nous connaissons d’autre part la
date exacte de la démolition du mausolée de Cadillac. La municipalité
fit procéder à cet acte de vandalisme dans le mois de novembre 1792.
Les statues furent brisées1; les huit colonnes ioniques et les enta-
blements servirent à édifier un autel de la Patrie ; — ils existent
encore aujourd’hui à Bordeaux. Quant à la statue de la Renommée,
conservée en raison de sa beauté, elle fut remise au citoyen Rayet,
bibliothécaire du district. M. Braquehaye a reconstitué, sur des
documents certains, son histoire depuis ce moment jusqu’à son
entrée au Louvre.

Par un arrêté du 8 septembre 1804, M. Ch. Delcroix, préfet de la
Gironde, chargea M. Combes, architecte de la préfecture, de trans-
porter de Cadillac à Bordeaux, la statue « qui était gisante dans une
des salles du château, où elle était exposée à la détérioration ». Puis
celle-ci fut dressée sur une colonne dans le jardin de la préfecture
(aujourd’hui mairie) et y resta trente ans; elle fut enlevée du jardin
lors de l’échange de l’hôtel de ville contre le Palais-Royal, le 10 jan-
vier 1834 ; les administrateurs du Domaine la firent transporter à
Paris, malgré les vives réclamations des Bordelais, et la liste civile
s’en empara. Elle figure sur le registre des entrées du Musée du
Louvre en octobre 1834. Au milieu de ces vicissitudes, elle avait
perdu la trompe qu’elle tenait à la main; ses ailes de bois, détruites
par l’humidité, avaient été remplacées par des ailes de bronze.

Ce chef-d’œuvre, qu’anime un souffle de vie si étonnant, est donc
de Pierre Biard. Personne n’eùt songé au nom de cet artiste, dont les
œuvres parisiennes ne nous sont connues que par les brèves descrip-
tions de Sauvai. Le Dictionnaire de Jal nous apprend qu’il naquit à

I. On en a retrouvé les têtes mutilées à Cadillac et à Bordeaux, ainsi que des
fragments des écussons et des trophées qui décoraient le sarcophage.
 
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