DOI issue:
Nr. 1
DOI article:Phillips, Claude: Les expositions d'été de la Royal Academy, de la Grosvenor Gallery et de la New Gallery à Londres: correspondance d'Angleterre
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24192#0081
CORRESPONDANCE D'ANGLETERRE
LES EXPOSITIONS DETÉ DE LA ROYAL ACADEMY,
DE LA GROSVENOR GALLERY ET DE LA NEW GALLERY,
A LONDRES.
].
KTTE année nous aurons à parler de trois grandes expositions d'été ;
car à la Royal Academy et à la Grosvenor Gallery vient de s'ajouter
une troisième exposition, la New Gallery, de proportions pour le
moins égales à celles de cette dernière, et visant à occuper doré-
navant la place que cette entreprise s'était faite dans le monde des arts.
Le détail de la brouille à la suite de laquelle M. Burne-Jones, avec ses adeptes,
ainsi que MM. Watts et Aima-Tadema, — pour ne nommer que les chefs de file,
— se sont retirés de la Grosvenor Gallery, pour concourir avec MM. Comyns Carr
et Itallë à la fondation d'une nouvelle société, n'auraient qu'un faible intérêt pour
lès lecteurs de la Gng'cfh?. Ce qui est certain, c'est que le public y gagne une
nouvelle et belle galerie, construite en trois mois, comme par magie, sur l'empla-
cement d'un marché, et que les malheureux critiques se voient condamnés en
permanence à une besogne triple dont on ne leur saura peut-être aucun gré.
Pour faire honneur à l'ouverture de la New Gallery, M. Burne-Jones y envoie
trois grandes toiles, et une quantité de beaux dessins montrant son talent sous
son aspect le plus raffiné. La place d'honneur est occupée par un grand tableau
tout en hauteur montrant Drtnaé, qui guette avec inquiétude les ouvriers qui
construisent la tour d'airain, dont les murailles seront insuffisantes pour la pré-
server de l'amour. La Danaé, entièrement vêtue d'une longue robe cramoisie, est
d'une belle couleur et d'une invention bien personnelle au maître; quant à la partie
architecturale, elle est d'un attrayant style quasi-archaïque, qui ajoute encore à
l'étrangeté d'aspect à laquelle vise comme toujours le peintre. Des deux autres
toiles, l'une représente le type ordinaire de entièrement couvert d'une armure
moyen âge, avec Andromède, nue et attachée par de longues chaînes à un haut
rocher pointu pareil à un menhir celtique; la côte pierreuse est recouverte d'im-
LES EXPOSITIONS DETÉ DE LA ROYAL ACADEMY,
DE LA GROSVENOR GALLERY ET DE LA NEW GALLERY,
A LONDRES.
].
KTTE année nous aurons à parler de trois grandes expositions d'été ;
car à la Royal Academy et à la Grosvenor Gallery vient de s'ajouter
une troisième exposition, la New Gallery, de proportions pour le
moins égales à celles de cette dernière, et visant à occuper doré-
navant la place que cette entreprise s'était faite dans le monde des arts.
Le détail de la brouille à la suite de laquelle M. Burne-Jones, avec ses adeptes,
ainsi que MM. Watts et Aima-Tadema, — pour ne nommer que les chefs de file,
— se sont retirés de la Grosvenor Gallery, pour concourir avec MM. Comyns Carr
et Itallë à la fondation d'une nouvelle société, n'auraient qu'un faible intérêt pour
lès lecteurs de la Gng'cfh?. Ce qui est certain, c'est que le public y gagne une
nouvelle et belle galerie, construite en trois mois, comme par magie, sur l'empla-
cement d'un marché, et que les malheureux critiques se voient condamnés en
permanence à une besogne triple dont on ne leur saura peut-être aucun gré.
Pour faire honneur à l'ouverture de la New Gallery, M. Burne-Jones y envoie
trois grandes toiles, et une quantité de beaux dessins montrant son talent sous
son aspect le plus raffiné. La place d'honneur est occupée par un grand tableau
tout en hauteur montrant Drtnaé, qui guette avec inquiétude les ouvriers qui
construisent la tour d'airain, dont les murailles seront insuffisantes pour la pré-
server de l'amour. La Danaé, entièrement vêtue d'une longue robe cramoisie, est
d'une belle couleur et d'une invention bien personnelle au maître; quant à la partie
architecturale, elle est d'un attrayant style quasi-archaïque, qui ajoute encore à
l'étrangeté d'aspect à laquelle vise comme toujours le peintre. Des deux autres
toiles, l'une représente le type ordinaire de entièrement couvert d'une armure
moyen âge, avec Andromède, nue et attachée par de longues chaînes à un haut
rocher pointu pareil à un menhir celtique; la côte pierreuse est recouverte d'im-