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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 2
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Bode, Wilhelm von: La Renaissance au Musée de Berlin, 7, L'école ombrienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0136
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LA RENAISSANCE AU MUSÉE DE BERLIN.

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figures, dans la faiblesse de l’invention, et dans le clioix de colora-
tions uniformément et exagérément brunes, des traits qui le font
ressembler aux œuvres de l’école contemporaine de Pérouse, et
notamment de Pérugin, dont il a toute la fausse sentimentalité. Dans
l’énorme Présentation au Temple, les figures sont plus énergiques, les
couleurs plus riches et plus vraies.

Domenico Panetti, moins heureusement doué, à beaucoup près,
que Lorenzo Costa, offre cependant dans une mesure plus restreinte
cette faiblesse maniérée. Ses rares tableaux sont d’une conception
naïve, et d’une couleur intense et harmonieuse qui ne manque pas
d’un certain charme. Cela est vrai, notamment, pour la Mise au
tombeau, du Musée de Berlin. Au contraire de Ponetti, le peintre
Michèle Coltellini, son compatriote, de quelques années plus jeune,
ne présente qu’un intérêt presque exclusivement local. De Coltellini,
le Musée de Berlin possède un Christ entre quatre saints, peinture
votive faite dans le temps de la peste de Ferrare en 1503 : ce sont de
maigres figures, avec de mauvaises proportions, des extrémités fort
mal dessinées, et des couleurs trop uniformément et trop intensément
sombres, à l’imitation de celles de Lorenzo Costa. Il m’a semblé
y reconnaître l’œuvre de Coltellini ; Morelli assigne ce tableau à
Fr. Bianchi, auquel il attribuait pareillement une œuvre de jeunesse
de Pellegrino Munari, deModène, au Musée de Berlin, œuvre dont la
véritable paternité a été établie pour la première fois par Venturi.

Je laisserai de côté quelques autres œuvres de peintres, encore
moins importants, de cette école de Ferrare.

Mais il convient de citer, dans un rapport immédiat avec l’école
de Ferrare, le peintre Francesco Francia. De même que, au xve siècle,
Fr. Cossa, en s’installant à Bologne, y est devenu l’artiste dominant,
de même plus tard Lorenzo Costa a imposé sa direction à l’école de
Bologne, et a, notamment, formé Francesco Francia. Plus encore
que Lorenzo Costa, qu’il égale rarement, Francesco Francia a été fort
exagéré. Il y eut un temps où l’on mettait ses tableaux en compa-
raison avec ceux de Raphaël! La douceur et l’intimité de ses expres-
sions, la beauté de ses tètes, choses tant admirées, sont, le plus
souvent, creuses et fausses, du moins ne permettent-elles en aucune
façon d’excuser son manque d’observation de la nature, le défaut de
vie de ses compositions, et l’absence chez lui de tout sentiment de la
couleur. Seules ses premières œuvres, peintes sous l’influence de
Costa lorsque celui-là était jeune encore, font en partie exception :
ainsi le célèbre tableau d’autel de la chapelle Bentivoglio à Saint-
 
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