Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Dohme, Robert: Exposition d'objets d'art du XVIIIe siècle à Berlin: correspondance d'Allemagne
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0270
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CORRESPONDANCE D’ALLEMAGNE

EXPOSITION D’OBJETS D’ART DD XVIIIe SIÈCLE A BERLIN.

Dans l’Europe entière, l’art du xvme siècle
est resté soumis plus ou moins fidèlement à
l’influence française. Aussi une exposition d’ob-
jets d’art de cette période, môme organisée à
l’étranger, offre-t-elle toujours de l’intérêt pour
l’amateur français : elle ne manque pas, en
effet, de remettre au jour un certain nombre
de travaux de provenance française, inconnus
ou oubliés, travaux qui ont émigré de Paris à
l’étranger aussitôt après leur exécution ou
peu de temps après; et elle ne peut man-
quer non plus de montrer par des exemples
intéressants et variés comment l’art importé
de France a produit une action à l’étranger
et souvent y a* excité les artistes à créer des
œuvres originales ou nouvelles. Et en outre il
arrive toujours que les expositions de ce genre
organisées à l’étranger permettent de mieux
saisir qu’on ne le faisait auparavant l’impor-
tance artistique de certains maîtres français,
de ceux notamment qui, venus de très bonne heure à la cour de princes étran-
gers, ont mis tous leurs talents au service de leurs protecteurs et de leur patrie
d’adoption et se sont ainsi plus ou moins fait oublier en France.

A chacun de ces trois points de vue, l’exposition d’objets d’art du xvm° siècle
qui vient d’avoir lieu à Berlin offrait un intérêt réel. Parmi les pièces capitales
de 1 industrie d’art française se distinguait surtout la série de six tapisseries des
Gobelins, avec des scènes de Don Quichotte, six morceaux d’une conservation
absolument parfaite, au point de déconcerter par la vivacité de leur coloris nos
yeux d’à présent, habitués à des couleurs pâles. On lisait sur chacune d’elles les
noms d’Audran et de l’entrepreneur Cozette, ainsi que la date 1774-1770. Elles
avaient été acquises à Paris en 1815 par le roi Frédéric-Guillaume III.

Des ateliers de la Savonnerie provenaient six tapis,, séries plus petites, avec des
 
Annotationen