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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Nr. 3
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Dohme, Robert: Exposition d'objets d'art du XVIIIe siècle à Berlin: correspondance d'Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0271

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2 48

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

scènes des Fables de La Fontaine, achetées à Paris à la veille de la Révolution par
le prince Henri, frère de Frédéric le Grand, qui en avait orné les murs de son
château de Rheinsberg. Il y a quelques mois à peine qu’on les a transportées de
Rheinsberg dans le garde-meuble du roi. D’une troisième manufacture française,
celle d’Àubusson, provenaient les belles devises d’un mobilier en noyer sculpté
acquises récemment à Paris par M. Saloschin. La même manufacture était
également représentée à l’Exposition par un assez grand nombre de verdures
appartenant au comte Druhl et qui avaient servi à décorer l’escalier du château.
Toutes porlaient les armes d'un ancêtre de leur possesseur actuel, ce tout-puissant
ministre du roi Frédéric-Auguste de Saxe, pour qui elles avaient été jadis
exécutées.

L’Exposition devant avoir surtout un caractère historique et étant surtout con-
sacrée à l’art industriel, peintures et sculptures y figuraient principalement au
point de vue du portrait. Nous nommerons seulement, parmi les œuvres d’artistes
parisiens : le buste en marbre de Voltaire par Houdon, offert en 1871 par Fré-
déric Il à l’Académie des sciences de Berlin ; le buste en bronze du prince Henri
ciselé par Thomire et appartenant à l’impératrice Frédéric; et le buste en marbre
du grand chancelier M. de Cocceji, commencé â Berlin par François-Gaspard-
Balthasar Adam et terminé, après le retour d'Adam à Paris, par Sigisbert Michel.
Cette dernière pièce est citée par M. Dussieux dans ses Artistes français à l’étran-
ger. Il faut encore citer à eôté de ces bustes quelques petites sculptures, qui rappel-
lent de très près la manière de Falconel, et notamment une délicieuse petite Vénus
sortant du bain qui appartient à M. Weisbach. Parmi les peintures qui figu-
raient surtout comme décoration, une œuvre effaçait tout le reste, un Concert de
Watteau, appartenant à l’empereur et récemment remise en valeur par une habile
restauration.

Le peintre dont cette exposition faisait pour la première fois bien voir le com-
plet développement artistique est le portraitiste Antoine Pesne, né à Paris en
1683 et venu en 1711 à Berlin, où il a obtenu tour à tour la faveur de trois rois
et où il a vécu jusqu’à sa mort en 1757, sauf un court séjour à Paris. L’Exposition
de Berlin nous a montré Pesneaux divers moments de sacarrière. Ellenous a pré-
senté en lui le peintre le plus important qu’ait possédé Berlin au xvme siècle comme
aussi l'interprète artistique chargé do transmettre à la postérité tout ce que la
Prusse du xvm8 siècle contenait de célébrités. Son art est assez superficiel, son
expression manque souvent de profondeur, on voit qu’il s’occupe surtout à faire
des portraits qui plaisent au modèle. Cet artiste renommé a d’ailleurs été, dans la
Gazette(annéc 1891 ) l’objet d’une étude développée, par M. Paul Seidel, qui nous
dispense d’insister sur lui davantage.

Les œuvres d’un portraitiste de la fin du siècle, Antoine Graffe, forment un
contraste intéressant avec la manière un peu superficielle de Pesne. Les modèles de
Graffe appartenant à l'histoire locale de Berlin, leurs noms offrent moins
de curiosité pour l’étranger; mais d’autant plus sont piquants son art de préciser
l’individualité, et cette pénétration psychologique qui, se joignant à une technique
élégante et personnelle, fait d’Antoine Graffe le plus grand peintre de portraits
allemand de son temps. Né en Suisse, Graffe a vécu surtout à Dresde et n’est venu
à Berlin que par occasion.

Parmi les meubles on trouvait à l’Exposition un certain nombre de commodes
 
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