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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Nr. 2
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Leprieur, Paul: Correspondance d'Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0176

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CORRESPONDANCE D’ANGLETE R R E

LES EXPOSITIONS D ETE DE LA BOYAL ACADEMY ET DE LA NEW GALLERY. — LA

VENTE LEYLAND.-LES PRÉRAPHAÉLITES ET LES MAITRES ANCIENS AU

GUILDHALL. — LES FLAMANDS DU XVe ET DU XVIe SIÈCLE AU BURLINGTON FINE
ARTS CLUB. — LES VENTES DUDLEY ET MAGNIAC.

uiconque s’est intéressé aux diverses et trop rares occasions
où s’est manifestée chez nous la peinture anglaise, et, sans
avoir eu le bonheur de voir les Expositions universelles de
1853 et de 1867, même de 1878, a encore dans les yeux l’im-
pression vive que lui firent en 1889 les salles si claires et
bien rangées, si nettement particulières et autonomes, si
voulues d’aspect de nos voisins britanniques, ne passe pas
le détroit sans une certaine émotion curieuse. Quelques
tableaux ou dessins égarés çà et là dans nos Salons, ont réveillé de temps en
temps ses souvenirs. Cette année encore, le chef incontesté de l’école préra-
phaélite moderne, M. Burne-Jones, exposait au Champ-de-Mars, à côté de belles
têtes d'étude où l’on trouve en germe tout son rêve, une série d’illustrations ingé-
nieuses pour l'Enéide, dont nous aurons prochainement le plaisir de montrer
quelques-unes aux lecteurs de la Gazette. Il semble que, de nos jours surtout où
l’on parle tant d’idéalisme, un voyage en Angleterre doive nous donner accès
à la Terre promise, au pays bienheureux où s’épanouit librement la fleur des
inspirations mystiques.

L’époque, d’ailleurs, est particulièrement favorable pour les curieux, à la
recherche de joies artistiques en tout genre. La saison ici, comme on sait, dure
plus tard qu’à Paris, et les Salons de Londres, des expositions diverses d’anciens
ou de modernes, de grandes ventes attirent tour à tour l’attention. Tandis que les
amazones cavalcadent dans Hyde-Park aussi nombreuses que l’herbe des champs,
de jeunes miss esthètes, le crayon en main, notent soigneusement à l’Academy
d’aimables fadeurs qui leur plaisent. Les uns courent à Epsom parier sur des che-
vaux, les autres vont chez Christie pousser les tableaux en vente. C’est un sport
comme un autre et où l’on se ruine. A l’Exposition du Guildhall, qui est toute
démocratique et faite pour l’instruction des masses, les gens du peuple coudoient
les grandes dames : on s’étouffe devant les œuvres anciennes d’IIolman Hunt ou
de Millais ; on se recueille devant Turner ou Reynolds. Au Burlington club, où sont
 
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