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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 1
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Hymans, Henri: L' exposition d'art ancien à Utrecht
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0070
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L’EXPOSITION D’ART ANCIEN A UTRECHT.

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Plus Flamand en somme que Hollandais, Hanneman participe de
l’apparence un peu décorative des quelques œuvres flamandes égarées
dans ce milieu de simplicité bourgeoise où nous les rencontrons.
Même l’excellent portrait — est-ce un portrait, après tout? — de
Corneille de Vos (à M. Blom-Coster, à La Haye), donne l’impression
d’une fantaisie dans le voisinage des graves personnages jetés sur la
toile par Mierevelt, P. Moreelse et B. van der Helst. Et l’exquise
virtuosité de la Réunion de famille de Gonzalès Coques (à la princesse
de Wied), ne fait aucun tort aux scènes analogues de Jean Weenix
et de Jean de Bray, cette dernière offrant de plus l'intérêt de nous
apprendre à connaître le fameux imprimeur Jean Blaeuw et sa
femme.

Au chapitre des curiosités — nous l’avons dit, elles foisonnaient
à l’exposition — il faut porter une charmante figure isolée de
Willem Corneliz Duyster d’Amsterdam (1599-1635), un nouveau
venu, émule de Pierre Codde. L’homme, élégamment vêtu de brun
rouge, élève une cruche en dansant (à M. Stave, à Osnabrück).

Dans la série fort intéressante des miniatures, nous devons à
M. Bredius d’avoir remarqué le n° 395, signé Ger... et daté de 1619.
Ce charmant petit portrait d’homme, en pourpoint rouge relevé d’or,
la tète couverte d’un chapeau crânement posé sur l’oreille, était tout
bonnement de Balthasar Gerbier, moins connu comme peintre que
comme diplomate, poète et historien, dont la vie aventureuse remplit
une bonne partie du xvnc siècle. Son nom est courant dans la corres-
pondance de Rubens et dans les pièces diplomatiques du temps. Créé
chevalier, lui aussi, en Angleterre, on peut voir son portrait avec
toute sa famille sur une vaste loile du palais de Windsor.

Autres curiosités : Adrien van de Velde, non seulement peintre
de figures, mais auteur de deux grands sujets de la Passion, le Christ
au jardin des Oliviers et la Flagellation, toiles signées et datées de
1664; Carel Dujardin peignant de grandeur naturelle une effigie
de l’amiral de Ruyter, datée de 1669 (à la grande-duchesse de Saxe).

Corneille Poelenburgh dont la grande faveur, même auprès d’artis-
tes tels que Rubens, ne s’explique vraiment que par le prestige de
ses souvenirs d'Italie, se présente dans l’histoire suivi d’un groupe
serré d’imitateurs et d’élèves, si bien que son influence se prolonge
fort avant dans le siècle.

Il est bon qu’on se souvienne des noms de Claes Toi, dans les
créations duquel l’influence de Rubens se mêle à celle de son
maître, de Drick van der Lisse, d’Abraham van Cuylenborgh, de
 
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