Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 15.1896)

J’avais une quinzaine d’années, lorsqu’au
cours d’une visite au Louvre, mon père, après
m’avoir fait admirer les pastels de La Tour
et de Chardin, me conduisit devant un portrait
d’homme en habit gris et me dit : « Regarde,
voilà qui peut soutenir hardiment la compa-
raison. » Tout de suite, je cherchai la signature
et lus sur le cadre ce nom : « J.-B. Perronneau
(1715?-1763). » Vainement j’interrogeai mon
père : il n’en savait pas davantage. Le cata-
logue des dessins de l’école française n’avait
pas encore paru et le Dictionnaire de Siret
observait, selon son usage, une réserve pru-
dente; mais ce nom, alors obscur, tombé
dans une jeune mémoire, n’en sortit plus,
et je me promis bien d’arracher un

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