Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 15.1896)

JACQUES DE GER1NES

AU MUSÉE NATIONAL D’AMSTERDAM

Le tribunal (vierschaar) de l’hôtel de ville d’Amsterdam, détruit
par un incendie en 1652, était orné de quatre statuettes en bois bronzé,
hautes de trois pieds, qui sont aujourd'hui au Musée national ; elles
furent sauvées de l’incendie, non sans avoir souffert quelque dom-
mage, et réparées en 165G par Arthur Quellien pour le prix de
quarante florins. Ces réparations expliquent peut-être en partie
les contradictions qui nous étonnent dans ces ouvrages ; mais j’ai
peine à croire qu’elles soient la solution de toutes les difficultés que
je vais exposer.

Trois de ces statuettes portaient, avant l’incendie, les noms de
Guillaume VI [b), de Jacqueline do Bavière (c) et de Philippe le
Bon (d); la quatrième, une femme en costume Bourguignon avec
deux petits chiens, restait sans étiquette (a). Il paraît que l’on hési-
tait déjà, et qu'on se demandait s’il fallait y reconnaître la première
ou la troisième épouse du duc, Michelle de France ou Isabelle de
Portugal.

La statuette de Jacqueline de Bavière porte à juste titre cette
appellation. Le costume est identique à celui du portrait peint cata-
logué, au Musée national d’Amsterdam, sous le n° 526; il semble
même qu’il y ait quelque analogie entre les traits des deux figures,