Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 15.1896)

LES TIEPOLO DE L’HOTEL ÉDOUARD ANDRÉ

HENRI III CHEZ FEDERICO CONTARINI

La collection Édouard André a trop habitué les amateurs d’art
aux meilleures et délicates surprises, pour uc pas leur faire trouver
naturelles ses acquisitions les plus inattendues. Toutefois, il y a
des nouveautés causant événement, malgré tout, et venant, comme
des fêles, réjouir davantage encore l’ensemble merveilleux du palais-
musée du boulevard Haussmann. A ce double point de vue d’inédit
frappant et d’éclat de joie, la dernière conquête de la collection
ne paraît guère pouvoir être dépassée : c’est un magnifique 1 iepolo...
français. De l’alliance de ces deux mots, si bien faits pour s unir,
°n a tous droits d’attendre une exquise rareté, et l’œuvre tient, et
même très au-delà, toutes les promesses. Aucun Tiepolo ne peut
nous être plus à cœur, car on le dirait fait pour nous. Le derniei
grand vénitien, l’un des génies les mieux compris par notre art et
nos yeux de français, célébrant, en une fresque de toute lumière,
nn coin d’épisode de l’histoire de France : n’est-ce pas le plus
radieux mélange de vénitien et de français, de français et de véni-
tien? Il y a là toute l’invraisemblance du rêve, en pleine réalité
vivante.

XV. — 3” PÉRIODE.

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