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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 15.1896

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Nr. 2
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Tourneux, Maurice: Jean-Baptiste Perronneau, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24681#0158

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146

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

années de ce siècle, M. Georges Duplessis avait relevé les deux notes
suivantes, inscrites l’une au-dessous de l’autre, sur le feuillet de
garde de XExplication du Salon de 1767,

Cette exposition, dit Mariette, n’a produit aucune critique; ceux qui
s’y étoient jusqu’à présent exercés se sont lassés de dire des sottises et
très sagement ils ont pris le parti de garder le silence.

Et Cochin de répliquer aussitôt :

M. Mariette n’a point sçu la cause du silence des critiques en
cette année. J’étois assez bien voulu de M. de Sartines ; je lui repré-
sentai que nous mettions nos noms à nos tableaux et que nous étions
insultés par des gens qui ne se nommoient pas, et que, sous ce couvert,
ils nous disoient souvent des injures assez grossières, que si l’on exigeoit
d’eux qu’ils se nommassent, sans empêcher qu’ils ne disent leur avis, cela
du moins pourroit les rendre plus circonspects et plus honnêtes. M. de Sar-
tines goutast mes raisons et exigea qu’ils missent leurs noms à leurs
brochures; pas un ne le voulut et ils ne firent pas imprimer leurs écrits.
Mathon de la Cour y fut le premier pris; il vouloit bien mettre de la Cour,
mais on exigea son nom en entier et il ne le voulut pas. Mais M. Pierre,
qui sçut cet obstacle que j’avois apporté, s’avisa de m’en faire une querelle,
prétendant que c’étoit paroistre avoir peur, qu'il falloit narguer les cri-
tiques; je fus si piqué de cette tracasserie que, l’année suivante, je ne
continuai point ma demande et les critiques reprirent de plus belle.

Seules, les feuilles munies de privilèges en règle et les corres-
pondances manuscrites échappèrent à cet ostracisme, mais il n’y a
rien à tirer, pour notre sujet, des comptes rendus du Mercure et
de XAnnée littéraire, non plus que des Mémoires secrets, où Per-
ronneau est seulement nommé en compagnie de Drouais lils et de
Roslin. Le rédacteur (très probablement Pidansat de Mairobert) cite
de ce dernier les portraits de Mme la marquise de... (Marigny) « avec
un déshabillé du matin » et de Marmontel (non porté au livret).
Diderot fait pis : après avoir assez longuement décrit le premier, sous
le nom de Perronneau, et ajouté que le second « pourrait être » de
lui, il les restitue en terminant, à leur véritable auteur. Cette
« niche », comme l’appelle M. Reiset, serait inexcusable, si l’on ne
savait que lorsqu’elle fut connue du public (1798), son auteur n’était
plus là pour en rougir, ni sa victime pour s’en plaindre.

(/I suivre.)

MAURICE TOURNEUX.
 
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