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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 15.1896

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https://doi.org/10.11588/diglit.24681#0187

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BIBLIOGRAPHIE

17o

se lirer de ce pas?M. Bourgeois s’y est pris en homme
très avisé. Il a complété Voltaire par Voltaire, et le
Sii'clc de Louis XIV par le Catalogue des Artistes célè-
bres, qui en est en quelque façon l’appendice. C’était
la manière la plus légitime d’avoir toule^sa pensée,
et, avec sa pensée, celle de son temps, « fort rappro-
chée d’ailleurs de celle du xvne siècle lui-même, sur
les questions d’art ».

Et qu’on ne prenne point ceci pour un artifice.
A corriger Voltaire sur ce chapitre au point de vue
contemporain, c’est tout un ouvrage spécial — et
quel ouvrage ! —■ qu’il fallait entreprendre. Tandis
qu’ici, dans un « état » de l’art au xvne siècle dressé
par un homme du xvm° qui l’admirait profondément,
tout devient significatif, jusqu’aux omissions. D’ail-
leurs, comme le remarque justement M. Bourgeois,
« ce livre, dans son ensemble, est une galerie artis-
tique du xvn° siècle ».

Admirable galerie, en effet, et d’une telle richesse
qu’on ne trouvera nulle part une pareille foison de
documents artistiques sur l’époque de Louis XIV. Les
pièces du temps qui « habillent » chaque page de ce
Carioi. do Le Brun: Château de texte, et dont la reproduction photographique donne
Madrid. (Musée de Versailles.) l’illusion de l’original, se montent, peu s’en faut, à
un total de KSO. C’est véritablement un musée que
ce livre, un musée auquel ont contribué non seulement Versailles, le Cabinet
des Estampes, la Monnaie et les Gobelins, mais encore des collections particu-
lières, comme la collection l'ichon ou la collection Rossigneux; un musée qui
ne nous montre pas seulement l’art officiel et d’apparat, mais qui a recueilli
dans l’œuvre rare des dessinateurs, des graveurs et même des caricaturistes
tout ce qui peut peindre la vie bour-
geoise et populaire, tout ce qui,
dans l’art familier, reflète l’âme
d’une nation et la fait palpiter sous
nos yeux.

Aussi, quelle que soit la richesse
et la valeur de l’iconographie royale
(pourquoi cependant en avoir exclu
le petit Louis XIV de Guillain, au
Louvre, et le magnifique buste de
Girardon à Dijon?), notre œil plus
curieux, peut-être moins blasé, s’ar-
rête-t-il avec complaisance sur ces
estampes naïves, extraites d’un
almanach ou d’un livre de modes.

M. Bourgeois a dérobé quelques
perles à la collection Hennin, cet

NEF d’or ET DE LAPIS AUX L. L. ENLACÉES
Carton de Le Brun : le Louvre.
 
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