Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 15.1896)

LES PEINTURES ITALIENNES

DE NEW-YORK ET DE BOSTON

11 est heureux, pour ceux qui veulent étudier 1 art italien, que
les tableaux des maîtres de ce pays aient été, depuis quelques
années, moins recherchés des amateurs. Les prix ayant naturelle-
ment baissé, les établissements publics ont pu acquérir plus d un
chef-d’œuvre de ces écoles, et, en les mettant ainsi a 1 abri des fluc-
tuations du marché, sauver à tout jamais une parcelle du trésor
artistique du monde.

Ce revirement de la mode a eu son contre-coup en Amérique.
A deux ou trois célèbres exceptions près, les Américains ont imité
le Vieux Monde. Si, avec leurs ressources, ils avaient voulu entrer en
lutte avec les acheteurs européens pour les-tableaux italiens, quelle
collection publique ou quel amateur aurait pu leur faire concurrence ’
Les plus belles œuvres de l’art italien auraient de la sorte passé en
Amérique, où elles eussent été fort utiles aux jeunes artistes, qui
auraient pu les contempler sur place, tout en apprenant leur meliei,
sans être obligés, pour les étudier, de traverser I Atlantique et de
visiter l’Europe, de Saint-Pétersbourg à Madrid et de Stockholm a
Naples.

A l’heure actuelle, si l’on parcourt les journaux et les re\ucs