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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 15.1896

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Nr. 3
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Yriarte, Charles: Isabelle d'Este et les artistes de son temps, 5, Relations d'Isabelle avec Giovanni Bellini
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https://doi.org/10.11588/diglit.24681#0243

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228

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Ceci se passe entre le mois de mai et le mois de septembre 1506.
G. Bellini reconnaît avoir tous les éléments du travail à exécuter, mais
il semble peu préoccupé de se mettre à l’œuvre ; ce n’est plus qu’en 1507
que nous trouverons dans la correspondance une allusion au grand
artiste, et cette allusion n’est pas en faveur de son activité. Le 9 janvier
1507, Lorenzo di Pavia, toujours en mouvement pour obliger Isabelle,
ou toujours au travail pour exécuter quelque commande de sa part,
lui écrit : « J’ai appris, par la lettre de Votre Seigneurie, quel pressant
désir elle avait de posséder la viole d’ébène ou de santal, et vrai-
ment j'ai vergogne de ma propre vergogne; il me semble que je suis
atteint de la maladie de Giovanni Bellini. » Nous savons que la ma-
ladie du peintre est la paresse ou l’inertie ; mais considérons que nous
sommes en 1507 et que l’artiste est âgé de quatre-vingt-un ans. Il sup-
portait difficilement, déjà une dizaine d’années auparavant, les fan-
taisies d'Isabelle au point de vue de l’invention des sujets; il était
lent de nature et, malgré son grand âge, débordé par scs engagements ;
Bellini, enfin, avait peu de régularité dans sa vie, comme nous avons
pu en juger par la correspondance relative au Præsepio ; on peut
conclure de là que le second tableau qui fait l’objet de ces nou-
velles relations avec la marquise de Manloue n’a jamais été livré.
Bellini est trop vieux ; la correspondance cesse, et, dans le cata-
logue du xvie siècle, l’inventaire des tableaux trouvés dans la cjroüci
à côté des Mantegna, des Lorenzo Costa, dos tableaux du Pérugin
et du Corrège, nous ne trouvons point le nom de Bellini. Plus tard
même, lorsque nous aurons à rechercher dans l’ensemble des col-
lections dispersées en 1627 et en 1630 par une vente volontaire ou
par le désastre du siège de Mantoue, nous hésiterons à reconnaître,
parmi les œuvres signées du nom de Bellini, le fameux Præsepio,
qu’Isabelle avait eu tant de peine à obtenir du maître vénitien.
Remarquons aussi que nous n’avons la description do cette seconde
œuvre dans aucune des lettres citées, et concluons de toutes ces
circonstances que la marquise n’a sans doute point réalisé le grand
désir qu elle avait de donner pour pendant à Mantegna dans son
studiolo une composition de Bellini.

CHARLES YRIARTE

[La fin prochainement.)
 
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