LE “SPOSALIZIO” DU MUSÉE DE CAEN
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rant son modèle — une figure de Pinturicchio, nous avons de fortes
présomptions pour douter de l’attribution du Sposalizio au Péru-
gin ; cette présomption
se change en certitude
quand nous le regardons
attentivement et que
nous constatons les dif-
férences de types, de ca-
ractère et de couleur
qu’ilprésente avec n’im-
porte quelle œuvre non
douteuse du Pérugin
Donc, à nos yeux,
le peintre du Sposaliz-io
de Caen, quel qu’il soit,
se rapproche beaucoup
moins du Pérugin que
de Pinturicchio. Sa res-
semblance avec ce der-
nier artiste est encore
bien plus manifeste an
point de vue des types
et de la couleur. Le dé-
1. Je ne connais que
deux autres dessins pour le
Sposalizio. L’un est le dessin
bien connu du I.ouvre, une
étude au crayon noir de la
tête de la Vierge. La timidité
du trait, l’insuffisance des
valeurs, le type et la minu-
tie de l’exécution m’avaient
toujours porté à croire qu’il
n’était pas du Pérugin et
je l’avais toujours regardé
comme une copie. Mainte- figure de femme — dessin de pinturicchio
nant, je suis convaincu que (Musée des Offices, à Florence)
dessin et tableau sont dus
à une même main, qui n’est pas celle du Pérugin. L’autre dessin, egalement
au crayon noir, appartient à Msr le duc d’Aumale. Il représente la tête de saint
Joseph et trahit, aussi bien que le dessin du Louvre, une autre main que celle du
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rant son modèle — une figure de Pinturicchio, nous avons de fortes
présomptions pour douter de l’attribution du Sposalizio au Péru-
gin ; cette présomption
se change en certitude
quand nous le regardons
attentivement et que
nous constatons les dif-
férences de types, de ca-
ractère et de couleur
qu’ilprésente avec n’im-
porte quelle œuvre non
douteuse du Pérugin
Donc, à nos yeux,
le peintre du Sposaliz-io
de Caen, quel qu’il soit,
se rapproche beaucoup
moins du Pérugin que
de Pinturicchio. Sa res-
semblance avec ce der-
nier artiste est encore
bien plus manifeste an
point de vue des types
et de la couleur. Le dé-
1. Je ne connais que
deux autres dessins pour le
Sposalizio. L’un est le dessin
bien connu du I.ouvre, une
étude au crayon noir de la
tête de la Vierge. La timidité
du trait, l’insuffisance des
valeurs, le type et la minu-
tie de l’exécution m’avaient
toujours porté à croire qu’il
n’était pas du Pérugin et
je l’avais toujours regardé
comme une copie. Mainte- figure de femme — dessin de pinturicchio
nant, je suis convaincu que (Musée des Offices, à Florence)
dessin et tableau sont dus
à une même main, qui n’est pas celle du Pérugin. L’autre dessin, egalement
au crayon noir, appartient à Msr le duc d’Aumale. Il représente la tête de saint
Joseph et trahit, aussi bien que le dessin du Louvre, une autre main que celle du