Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 15.1896)

JEAN-BAPTISTE PERRONNEAU

(troisième article1)

III

D’Orléans, Perronneau s’était rendu à Bordeaux : ses envois sont
là pour l’attester, et aussi ces lignes, retrouvées par M. Marionneau
dans les Affiches, Annonces et Avis divers de la même ville (1767,
p. 58) : « Il a été perdu le 25 mars, entre la Bourse et le Château-
Trompette, un étui de chagrin verd contenant un compas, un
porte-crayon et une équerre d’argent et où il y a écrit : par Butter-
lield. On prie ceux qui l’auront trouvé de le faire tenir à M. Per-
ronneau, peintre du roi, place du Marché-Royal, chez M. hagarde,
rue du Parlement, vis-à-vis la rue des Lauriers; il remettra douze
livres à celui qui le rapportera. » Le fait en lui-même est mince,
mais il a le double mérite de fixer exactement la dalc du second
séjour de l’artiste à Bordeaux et de nous fournir une indication sur
ses procédés matériels de travail. Que n’avons-nous de même le détail
de l’emploi de son temps ! Grâce encore à M. Marionneau, je puis
du moins signaler ou décrire quelques-uns des portraits dont la trace
n’est pas, soit provisoirement, soit à jamais perdue. Dans cette série,
la place d’honneur appartient au portrait à l’huile de Bonaventure
Journu, que M. Marionneau vit, il y a quelques années, au château

1. V. Gazette des Beaux-Arts, 3° période, t. XV, p. 131.