DOI issue:
Nr. 4
DOI article:Müntz, Eugène: Dessins inédits de Michel-Agne
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24681#0348
DESSINS INÉDITS DE MICHEL-ANGE 329
brillante, n'a malheureusement eu à sa disposition que cette dernière
version :
Combien ce cercle d'or est heureux de presser
Ainsi tes cheveux blonds...
Heureuse la tunique avide à l’enlacer
Qui de ses plis charmants la revêt dès l’aurore.
La pointe contenue dans le dernier vers a échappé et à Buonar-
roti le Jeune, et à Bkizc de Bury, et à Saint-Cyr de Bayssac, qui a
traduit le sonnet ici-même (Gazette, 187a, t. II, p. la). Michel-Ange,
après avoir envié le sortde la guirlande d’or, de la tunique, du bijou,
du ruban, de la ceinture, qui touchent sa bien-aimée, s’écrie : « Que
ne feraient pas mes bras s’ils étaient à la place de ces objets ! » Nous
sommes loin, on le voit, de la période de contrition qui a trouvé son
expression dans le Jugement dernier, dans les sonnets à Villoria
Colonna, dans les « Capitoli », les « Stanze » et les « Canzoni »'.
Cet accès de lyrisme, qui remonte, tout semble l’indiquer, à
l ’année 1507, pourrait bien avoir sa contre-partie dans l’amère satire
transcrite ci-dessus. L’examen des strophes aboutirait donc aux mêmes
résultats que l’examen des croquis : les uns et les autres auraient
pris naissance vers l’époque à laquelle Michel-Ange préparait la déco-
ration de la chapelle Sixtine (commencée, on se le rappelle, en 1508).
Quoi qu’il en soit de cette question de chronologie, les croquis de
la collection Bonnat occuperont désormais une place d’honneur dans
l’œuvre dessiné de Michel-Ange. Je suis assuré de servir d’inter-
prète à tous les admirateurs du maître en félicitant et en remerciant
1 artiste éminent, l’amateur aussi libéral qu’éclairé, qui vient de
rendre de tels chefs-d’œuvre à la lumière.
EUGÈNE Mii N T Z
XV. — 3° PlîRIOPE.
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brillante, n'a malheureusement eu à sa disposition que cette dernière
version :
Combien ce cercle d'or est heureux de presser
Ainsi tes cheveux blonds...
Heureuse la tunique avide à l’enlacer
Qui de ses plis charmants la revêt dès l’aurore.
La pointe contenue dans le dernier vers a échappé et à Buonar-
roti le Jeune, et à Bkizc de Bury, et à Saint-Cyr de Bayssac, qui a
traduit le sonnet ici-même (Gazette, 187a, t. II, p. la). Michel-Ange,
après avoir envié le sortde la guirlande d’or, de la tunique, du bijou,
du ruban, de la ceinture, qui touchent sa bien-aimée, s’écrie : « Que
ne feraient pas mes bras s’ils étaient à la place de ces objets ! » Nous
sommes loin, on le voit, de la période de contrition qui a trouvé son
expression dans le Jugement dernier, dans les sonnets à Villoria
Colonna, dans les « Capitoli », les « Stanze » et les « Canzoni »'.
Cet accès de lyrisme, qui remonte, tout semble l’indiquer, à
l ’année 1507, pourrait bien avoir sa contre-partie dans l’amère satire
transcrite ci-dessus. L’examen des strophes aboutirait donc aux mêmes
résultats que l’examen des croquis : les uns et les autres auraient
pris naissance vers l’époque à laquelle Michel-Ange préparait la déco-
ration de la chapelle Sixtine (commencée, on se le rappelle, en 1508).
Quoi qu’il en soit de cette question de chronologie, les croquis de
la collection Bonnat occuperont désormais une place d’honneur dans
l’œuvre dessiné de Michel-Ange. Je suis assuré de servir d’inter-
prète à tous les admirateurs du maître en félicitant et en remerciant
1 artiste éminent, l’amateur aussi libéral qu’éclairé, qui vient de
rendre de tels chefs-d’œuvre à la lumière.
EUGÈNE Mii N T Z
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