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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 15.1896

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Nr. 5
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Migeon, Gaston: Bernard Palissy ou Saint-Porchaire
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https://doi.org/10.11588/diglit.24681#0406

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

d'églises. Est-il donc impossible d'admettre que Palissy, comme tous
les potiers ses contemporains, ait, dans ses premiers essais, repris le
métier exactement au point où il le trouva à cette époque?

Rien d’original, d’ailleurs, dans le décor que présentent toutes
les faïences des Valois, et nous pouvons en retrouver les éléments
dans les gravures et les livres illustrés qui se firent en France et en
Italie dans la première moitié du xvi° siècle ; ces éléments, à les ana-
lyser sur ces faïences, ne sont pas si nombreux. Cela cadrerait assez
bien avec l’absence de génie inventif qui caractérise l’art de Palissy
et affirmerait ainsi la modestie et le peu de prétention de ses pre-
mières recherches céramiques, qui n’étaient alors pour lui que les
moyens d’arriver à des découvertes chimiques.

11 est fort possible que la terre de Saint-Porchaire ait été très
réputée comme terre à cuire et que bien des fours des régions envi-
ronnantes s’y soient approvisionnés. Palissy n’écrit-il pas : « Et tant
« ainsi qu’il y a de la marne blanche, aussi il y a des terres argi-
« leuses blanches. Il me souvient d’avoir passé de Parthenay, allant
« à Bresuyre (sic) en Poitou, et de Bresuire vers Thouars, mais en
« toutes ces contrées les terres argileuses sont fort blanches. »
(Palissy, De la terre de Marne, tome II, page 241.) — Et ailleurs :
<( Pensant que toutes terres se peuvent cuire à un mesme degré, je fis
« cuire un besongne qui estail de terre de Poitou parmy celle de terre
« de Xaintonge, qui me causa une grande perte ; d’autant que la
(( besongne de terre de Xaintonge estant assez cuite, je pensais que
« l’autre le serait aussi; mais... ce fui une risée mal plaisante pour
« moy, parce qu’autant de pièces que l'on csmaillait vinrent à se dis-
« soudre, et tomber par pièces, comme ferait une pierre de chaux
« trempée dedans l’eau. » (Palissy, Des terres d’Argile, tome II,
page 197.)

Or, le fragment de plat qui vient d'cnlrer au Louvre permet fort
bien, par sa brisure, d’étudier la nature de la terre dont il est fait.
C’est une terre blanchâtre, peut-être un peu kaolinique, d'une déplo-
rable cuisson et qui s’exfoliait. Elle concorde exactement avec la
terre de Poitou dont Palissy parle dans l’extrait ci-dessus, et démontre
matériellement l'usage qu’il avait pu essayer d’en tirer.

De plus (et c’est une remarque que mon éminent ami M." E. Mo-
linier fit un jour devant moi), ne pouvons-nous retrouver dans des
pièces de céramique do cette nature le témoignage de recherches
qu’un savant aussi curieux que Palissy put tenter vers la technique
de la porcelaine? Ce fut une des grandes préoccupations du xvi° siècle
 
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