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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 15.1896

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Nr. 5
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Six, Jan: Les bronzes de Jacques de Gerines au Musée National d'Amsterdam
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https://doi.org/10.11588/diglit.24681#0418

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

dicte tombe, laquelle est longue de dix pieds, large de huict et haute
de quatre. Tout à l’entour, Ton voit vingt petites figures, sept de chaque
costé, trois à la teste et trois aux pieds, représentant autant de princes
et princesses de la maison de Bourgogne ou alliés à icelles, aiant
chascune ses armoiries dépeintes embas à ses pieds. La figure, de la
duchesse est richement parée à /antique, revestue du manteau ducal,
coloré des armes de Brabant et. cle Limbourg escarlelées. »

Les trois statuettes, que la gravure nous montre en travers, aux
côtés du chevet, paraissent toutes porter les armes de Bourgogne ou
combinées de Bourgogne, et la première figure du côté long est encore
armée de Bourgogne. Du polit côté, je suppose qu’il faut reconnaître
Philippe le Hardi, entre Marguerite de Flandre et Jean sans Peur;
du grand côté, Philippe le Bon. Suit la duchesse de Clèves; puis son
fils (ou son mari?), ensuite, si je ne me trompe, Marguerite, du-
chesse de Guyenne (déjà, depuis 1423, duchesse do Richcmont), et
le duc de Guyenne, son mari. Viennent ensuite Anne de Bedford et
Agnès de Bourbon, les dernières de ce côté. On ignore le reste.

Ce qui nous intéresse surtout ici, c’est que ce monument nous
prouve que, du temps de Philippe le Bon, les « pleurants » n'étaient
pas forcément les descendants du défunt. Nous avons donc le droit de
nous demander si les statuettes du musée néerlandais, qui font leur
apparition au xvnc siècle en Hollande, ne pourraient pas y avoir
orné une tombe monumentale. Nous avons connaissance de plu-
sieurs tombeaux des derniers comtes et des dernières comtesses do
Hollande à la Haye ; mais, par malheur, les mentions que nous en ont
conservées les écrivains sont bien sobres. De Riemer1 cite, à la cha-
pelle de la cour, une tombe magnifique qu’Albert de Bavière (fl404)
aurait fait élever à la mémoire de sa première épouse, morte en 1386,
où lui aussi aurait trouvé sa sépulture et où il paraît que Jacqueline
de Bavière reposait auprès de son grand-père ; on sait, en effet, qu’il
y avait dans cette chapelle une image sculptée de ladite Jacqueline.
11 semble peu probable que nos statuettes aient orné cette tombe,
d’abord à cause de la date de la mort d’Albert, et, au cas où le monu-
ment n’aurait pas été orné par lui mais, comme ceux de Lille et de
Bruxelles, par Philippe, à cause de la statuette de Jacqueline que
nous possédons. Elle n’aurait certes pas orné sa propre tombe en
guise de « pleurante »,, mais aurait été couchée sur le couvercle.
Encore s’étonnerait-on devoir Phi lippe de Nevers, par exemple, mort

1. Beschrijving van s’Gravenhage, t. Ier, p. 269.
 
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