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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 15.1896

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Nr. 5
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Six, Jan: Les bronzes de Jacques de Gerines au Musée National d'Amsterdam
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https://doi.org/10.11588/diglit.24681#0424

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404

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

ment le père » du Jacques qui nous occupe. L’erreur, dans la lecture
de l’inscription, probablement formée de lettres gothiques, est des
plus faciles à expliquer. Je suis tenté de même de supposer que le
Jacques qui entra en 1405 dans la confrérie serait celui qui acheva
le tombeau cinquante ans plus tard ; j’incline à croire que Jacques
de Gerinos devait être fort âgé au milieu du siècle, à cause du style
de ses figures.

J’ai déjà fait observer qu’un si grand nombre de statuettes on
bronze ne peut avoir été exécuté en peu d’années, et que l’âge
du duc de Clèves, par exemple, plaide aussi pour la date la plus
reculée; mais c’est surtout le style que l’on voudrait pouvoir faire
remonter de plusieurs années. Ce n’est plus guère, à ce qu’il me
semble, le style du milieu du siècle, d’un llogier de la Pasture, mais
celui des van Eyck. Je ne connais pas d’autre ouvrage qui montre
plus d’analogie avec nos figurines que le charmant tableau de la
National Gallery de Londres, que Jan van Eyck laissa en souvenir
de sa visite, en 1434, chez Arnolfini et sa jeune femme, Jeanne do
Chenany. Ce sont bien les mêmes modes, d’abord, mais surtout les
mêmes poses et le même sentiment. Que l’on compare Arnolfini au
chevalier de Saint-Antoine et sa femme à la reine de Sicile, à la du-
chesse de Bedford et surtout à Jacqueline de Bavière, et l'on sera
convaincu, je n’en doute pas, qu’un laps de temps considérable ne
peut s’être écoulé entre la conception de ces œuvres.

Quoi qu'il en soit, le nom de Jacques de Gerines doit figurer
désormais au nombre des plus grands maîtres ; il en est digne par
le style décoratif et monumental, par le sentiment exquis, la grâce
réfléchie et la naïveté primesautière de ses œuvres, qui gardent le
premier rang parmi tout ce qui nous a été conservé des ouvrages
primitifs et archaïques de toutes les écoles. Espérons que de nou-
velles recherches dans les Archives de Bruxelles éclairciront un
jour les ténèbres qui entourent encore son existence 1 2.

,r. six

1. M. Alphonse Wauters, l’éminent archiviste de la ville de Bruxelles, a eu
l’obligeance de m’affirmer de nouveau qu’il ne peut y avoir aucun doute au sujet
de cette lecture.

2. Un livre très récent de M. E. Marchai, La Sculpture et les Chefs-d’œuvre
de l’Orfèvrerie belge, donne (p. 205) des détails nouveaux et très importants au
sujet de Jacques de Gerines, qui modifieraient la combinaison présentée ci-
dessus au sujet de la date du maître et de l’œuvre,
 
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