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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 15.1896

DOI issue:
Nr. 5
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Michon, Étienne: La parure et la tiare d'Olbia au Musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24681#0435

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

D’on premier tombeau provient une parure de femme composée
de trois pièces. C’est d’abord un collier orné de pendants1. Aux deux
extrémités, deux parties symétriques se composent de dix perles de
verre bleu comprises entre un cylindre d’or et une tète de griffon
cornu, également en or, du plus grand style. Le diamètre des perles
augmente à mesure qu’elles se rapprochent du centre. Serties dans
une double capsule ornée de spirales et munie d’un anneau, elles sont
reliées l’une à l’autre par une line rosace. De deux en deux rosaces
sont rattachées des chaînettes qui se croisent élégamment. La der-
nière vient se fixer à la tête du griffon. Du même point en part une
nouvelle, qui se termine à la première pendeloque et unit encore plus
étroitement à l’œil les extrémités du collier à la partie centrale. Pour
rejoindre celle-ci aux têtes de griffons, l’orfèvre a imaginé deux
petits arcs d’or, dont la corde tendue est serrée entre les dents de l’ani-
mal fabuleux. Viennent alors cinq médaillons, semblables deux à
deux de part et d’autre du médaillon central. Les deux extrêmes,
ovales, portent un grenat cabochon ; les deux plus rapprochés du
milieu, de forme carrée, mais placés en diagonale, une pâte de verre
rectangulaire. Ovale aussi est le médaillon central, dans lequel est
insérée une grosse pâte de verre bombée. Entre chaque médaillon
des ornements, de taille progressivement croissante, donnent à l’en-
semble la légèreté voulue. Un filigrane d’or court sur le tout en
dessins variés, petites boules disposées en triangles et en losanges,
palmettes droites et renversées, serrées ou épanouies. L’ensemble
supporte une riche série de pendeloques, où l’artiste a su, tout en
gardant le même esprit général, éviter la monotonie. Les unes marient
le verre à l’or et comportent un cœur, une première boule et quatre
autres plus petites se balançant aux extrémités d’une tige formée d’un
fil tortillé sur lui-même. Des médaillons, au contraire, pendent des
ornements tout en or. La forme en rappelle celle des pendeloques
d’un collier trouvé dans un tombeau des environs de Pbanagoria en
Crimée. C’est une triple rangée de petits vases, assez semblables à des
glands oblongs, de dimensions graduellement croissantes, lixés à des
chaînettes dont les points de suspension ou d’attache sont recouverts
de rosaces. Sur les plus petits, de simples côtes ; la panse des vases
intermédiaires est presque unie; sur les plus grands, une habileté de
main prodigieuse a soudé jusqu’à mi-hauteur des feuilles imbriquées
semées de petites boules saillantes : au-dessous reparaissent les côtes

1. Le collier étendu 11e mesure pas moins de cinquante centimètres.
 
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