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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 15.1896

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Nr. 5
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Michon, Étienne: La parure et la tiare d'Olbia au Musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24681#0437

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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exécuté au repoussé, l’artiste a représenté une scène de la légende
de Thétis, non point les noces célébrées en grande pompe au milieu
du cortège desdieux, mais la lutte antérieure qui avait mis aux prises
Thétis et Pelée. Recherchée d’abord par un dieu, Thétis, d’après la tra-
dition, n'avait point accepté sans répugnance l’union d’un homme. Le
héros avait dû s’emparer d’elle de vive force. 11 la saisit à bras le
corps et l’étreint, sans lâcher prise devant les attaques d’un lion et
d'une panthère en qui elle essaie vainement de se transformer. Infé-
rieur en taille à Thétis, ainsi qu’il convient à un mortel vis-à-vis
d’une déesse, Pélée sort vainqueur de la lutte dont l’hymen est le
prix.

Telle est cette parure, qui peut à juste titre passer pour une des
plus belles pièces d’orfèvrerie grecque parvenues jusqu’à nous. Il m’a
paru que la décrire un peu minutieusement n’était point inutile, avant
d’arriver à la tiare acquise en même temps, et qni, peut-être, a plus
frappé l’attention générale. L’intérêt de cette dernière est de ceux qui
s’affirment au simple regard et, d’ailleurs, l'héliogravure la reproduit
assez fidèlement pour me permettre d’être court.

De la structure générale, de l’heureuse harmonie des parties
pleines et des parties découpées, du détail même des divers motifs
ornementaux, l’image à elle seule rendra suffisamment compte. Nulle
trace de soudure. La tiare entière aété tirée d’une feuille d’or emboutie
au marteau, de manière à se plier à la forme voulue1. Les sujets alors
ont été repoussés, puis repris au ciselcl . Pour couronnement, un ser-
pent enroulé sur lui-même, la queue terminée par une seconde tête,
dresse sa tête principale, détachée en ronde bosse, menaçante avec
sa mâchoire aux terribles crocs. A l’intérieur, une calotte d’étolfe,
dont les restes se sont conservés après deux mille ans, épousait les
contours du crâne et assurait la stabilité.

Thétis, tout à l’heure, nous est apparue sur les couvrc-orcillcs :
à l’histoire d’Achille, dont le culte jouissait à Olbia d’une faveur
particulière, sont empruntés les bas-reliefs qui décorent la zone
principale de la tiare.

Les Grées, depuis longtemps, ont trop eu à souffrir de l’abstcn-
lion volontaire du fils de Pélée. Il est temps qu’il reprenne les armes.
Mais sa réconciliation avec Agamemnon ne va point sans offrandes.
Ce sont d’abord, à droite d’un olivier qui marque le début de la
scène comme d’autres en distingueront ailleurs les différentes parties,

1. Hauteur, O-" 175 ; diamètre à la base, 0m 18 ; poids, 443 gr.
 
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