LA PARURE ET LA TIARE D’OLBIA
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Protogenes a pu contribuer au don qui fut fait de la tiare par sa
patrie, MM. Édouard Corroyer et Théodore Reinach ont eu leur part à
son entrée au Louvre, en rendant possible, par une avance de fonds
libéralement offerte, une négociation qui, sans leur concours, eût
risqué fort de rester infructueuse. L’année vraiment est bonne pour
nos collections antiques. H y a moins d'un an, M. le baron Edmond
de Rothschild leur donnait le trésor de Bosco Reale. La salle des
bijoux, si splendidement enrichie par cette donation, reçoit aujour-
d’hui de nouveau des pièces sans rivales. En même temps, un marbre
du plus rare travail archaïque était légué au Musée. La tête de jeune
homme couronnée de chêne que M. Georges Rampin, secrétaire
d’ambassade, avait acquise à Athènes, obtint, dès son exposition au
Trocadéro, en 1878, une renommée que la Gazette s’empressa de
consacrer. Encore que nos connaissances sur l’art attique de cette
période se soient depuis lors singulièrement accrues, elle n’en reste
pas moins un jalon précieux dans l’histoire de la sculpture. L’amateur
délicat qui a voulu en assurer, après sa mort, la jouissance à ses
compatriotes, s’est acquis des droits à notre grande reconnaissance et
prend rang, lui aussi, dans cette liste déjà longue de bienfaiteurs et
d’amis, à laquelle se sont si heureusement ajoutés de nouveaux noms
lorsqu’il s’est agi pour le Louvre d’acquérir la parure et la tiare
d’Olbia.
ÉTIENNE MIC H ON
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Protogenes a pu contribuer au don qui fut fait de la tiare par sa
patrie, MM. Édouard Corroyer et Théodore Reinach ont eu leur part à
son entrée au Louvre, en rendant possible, par une avance de fonds
libéralement offerte, une négociation qui, sans leur concours, eût
risqué fort de rester infructueuse. L’année vraiment est bonne pour
nos collections antiques. H y a moins d'un an, M. le baron Edmond
de Rothschild leur donnait le trésor de Bosco Reale. La salle des
bijoux, si splendidement enrichie par cette donation, reçoit aujour-
d’hui de nouveau des pièces sans rivales. En même temps, un marbre
du plus rare travail archaïque était légué au Musée. La tête de jeune
homme couronnée de chêne que M. Georges Rampin, secrétaire
d’ambassade, avait acquise à Athènes, obtint, dès son exposition au
Trocadéro, en 1878, une renommée que la Gazette s’empressa de
consacrer. Encore que nos connaissances sur l’art attique de cette
période se soient depuis lors singulièrement accrues, elle n’en reste
pas moins un jalon précieux dans l’histoire de la sculpture. L’amateur
délicat qui a voulu en assurer, après sa mort, la jouissance à ses
compatriotes, s’est acquis des droits à notre grande reconnaissance et
prend rang, lui aussi, dans cette liste déjà longue de bienfaiteurs et
d’amis, à laquelle se sont si heureusement ajoutés de nouveaux noms
lorsqu’il s’est agi pour le Louvre d’acquérir la parure et la tiare
d’Olbia.
ÉTIENNE MIC H ON